L’Aquarelle et les reproductions à la giclée dites estampes numériques, sur papiers artistiques.

giclee printL’autre jour, au cours de l’un de ses stages, Marc Folly a présenté quelques unes de ses aquarelles reproduites à la giclée. Les participants n’avaient jamais entendu parlé de cette technique.

J’ai donc pensé qu’il était peut-être utile de rappeler qu’il y a un peu plus de cinq ans, j’avais consacré deux billets à l’ impression d’art numérique à la giclée et à l’ estampe numérique.

Et bien entendu pour ces impressions digitales l’on utilise de papiers dits papiers_numériques. La firme allemande Sihl l’un des papetiers propose son nouveau papier artistique aquarella 2 Mat avec effet d’aquarelle.

Dans son « information presse » il est dit « Qui n’a jamais admiré l’impression que deux couleurs se mélangent ?C’est l’ajout d’eau au cours du processus qui permet d’arriver à ce résultat … »

 Bien entendu Sihl n’est pas le seul fabricant, il y a notamment l’ Arches aquarelle Rag 310 gr de Canson, l’Archival Mate Paper d’Espon ou encore le Museum Etching d’ Hahnemühle

Techniques surréalistes de création : dessin automatique, collage, frottage, grattage, fumage, décalcomanie et cadavre esquis

Les surréalistes  ont inventé ou utilisé un certain  nombre de techniques artistiques. J’ai déjà parlé du jeu du cadavre exquis . En voici quelques autres

Le dessin automatique (automatic drawing) est une variante de l’écriture automatique. Il a été développée par le peintre et dessinateur André Masson (1896-1987). Elle a été pratiquée par surréalistes Joan Miro, Salvador Dali, Max Ernst, Hans Arp. Dans les années 1940 les Automatistes groupe d’artistes canadiens créé par Paul-Emile Borduas utilisent la technique, puis plus tard Picasso, dans les années 1960.

L’artiste prend une feuille de papier. Il ferme les yeux ou met un bandeau.simplement. Il dessine librement guidé par son inconscient. Il trace des traits de droite à gauchen de haut en bas, des ovales des ronds. Il rouvre les yeux et en observant le résultat il verra apparaître l’ébauche d’une forme d’un sujet qu’il finalisera en le complétant, en y appliquant des couleurs. Cette pratique peut aussi maintenant utiliser la souris de l’ordinateur. Voici un site en anglais et une expérience en vidéo

Cette pratique peut aussi de nos jours être mise en oeuvre avec la souris d’un ordinateur

André Masson – Dessin automatique

Le collage utilisé essentiellement par Max Ernst. Il compose en moins d’un mois, à partir de revues  illustrées, en noir et blanc,  de la fin du 19ème siècle, un ensemble de 182 collages. Ceux-ci sont publiés en cinq volumes d’avril à septembre 1934   : « Une semaine de bonté » ou les éléments capitaux

Max Ernst – Une semaine de bonté – Collage

Le frottage inventé en 1925 par Max Ernst (1891-1976). L’artiste laisse courir une mine de crayon à papier sur une feuille posée sur une surface quelconque (parquet ou autre texture). Cette technique fait apparaître des figures plus ou moins imaginaires

Max Ernst –  Foret et soleil  – 1931 – Frottage sur papier

Le grattage pratiqué par le peintre espagnol Estaban Francès. Cette technique consiste à gratter à la lame de rasoir des couches superposées de peinture de différentes couleurs, afin de faire surgir des formes plus ou moins transparentes et diaprées.

Esteban Frances – Alambradas – Grattage

Le fumage mis au point  en 1937 par Wolfang Paalen. Il utilise les traces de fumée produites par une bougie ou une lampe pétrole sur une feuille de papier ou une toile fraîchement peinte. La technique est aussi utilisée par Salvador Dali qui l’appelle sfumato

Wolfgang Paalen Orage magnétique

La décalcomanie utilisée dans l’art par Oscar Dominguez en 1936. L’artiste presse une feuille blanche sur une autre feuille enduite de gouache noire, et répète l’opération, de manière à reporter plusieurs fois les taches de peinture. L’image qui en résulte permet à l’artiste de libérer son imagination en interprétant à sa guise les formes obtenues. Max Ernst utilisera cette technique avec de la peinture à l’huile.

Oscar Dominguez – Décalcomanie

Je pense que dans une  approche créative ces techniques peuvent être expérimentées avec l’aquarelle et donner des résultats intéressants

La lithographie et les artistes lithographes

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La lithographie

La lithogravure est parfois confondue avec la lithographie. La première est une technique de gravure de la pierre en creux qui était utilisée dès l’antiquité pour décorer les monuments. Elle a été utilisée pour exécuter des estampes. Le support était l’ardoise et le dessin gravé en relief. Cette technique est vite tombée en désuétude.

La  lithographie du grec λίθος  lithos signifie dessin sur pierre. Il ne s’agit plus ici d’une technique de gravure en creux ou en relief. La composition n’est pas gravée, mais dessinée sur une pierre calcaire. Celle-ci a été préalablement grainée par ponçage pour pouvoir recevoir le dessin.

Contrairement aux techniques de gravure, la lithographie ne nécessite pas un  long apprentissage. L’artiste peut dessiner sur la pierre comme il a l’habitude de dessiner sur du papier, avec relativement peu de contraintes techniques. Il se sert alors d’un crayon ou d’une craie qui ont la particularité d’être très gras. Il peut aussi utiliser une plume avec de l’encre grasse. Pour obtenir des teintes, il peint des aplats à l’encre: on parle alors de lavis lithographiques. Les lithographies  en couleurs nécessitent l’usage de plusieurs pierres. Les pierres peuvent être réutilisées après impression, moyennant un polissage.

Ce procédé de transfert a été inventé en 1796 par le dramaturge autrichien Aloys Senefelder. C’est Louis-François Lejeune qui l’introduit en France. La technique devient très populaire après 1850 lorsque Godefroy Engelmann  invente la chromolithographie vite affublé du terme péjoratif « chromo »

Elle permet de réaliser des reproductions d’œuvres peintes mais aussi des créations originales. Henri de Toulouse Lautrec s’y intéressera. La lithographie est adaptée à  reproduction d’œuvres d’artistes aux techniques variées, et à des tirages en quantité limitée.

Le marché de la lithographie est beaucoup moins florissant qu’au XIXe siècle. L’avènement dans les années 1960 de l’offset a signé son déclin. Une dizaine d’ateliers parisiens continuent de la pratiquer, à l’ancienne en travaillant des papiers de qualité.

Voici une vidéo technique d’impression 1 et aussi « A la découverte de la lithographie

Parmi les artistes qui ont pratiqué la lithographie on peut citer, sans être exhaustif, au 19ème siècle  Louis Marc Bacler d’AlbeHenri Bellery-DesfontainesKarl BodmerEugène CarrièreJules Chéret – –Eugène IsabeyPierre-Auguste LamyHenri de Toulouse LautrecAimé de LemudCharles-André MalardotAdolphe MaugendreRené PéanEdme-Jean Pigal – – Théophile Alexandre Steinlen  

Et au 20ème siècle notamment Pierre AlechinskyPierre BonnardGeorges BraqueMarc ChagallEdgar DegasJean Dubuffet -Max Ernst –  FoujitaJasper Johns Henri MatisseHenri MichauxJoan MiroAlfons Mucha Edvard MunchPablo PicassoOdilon RedonPierre-Auguste Renoir Auguste RodinAlfred SisleyPierre SoulagesJacques VillonEdouard VuillardAndy WarholOsip ZadkineZao Wou Ki

Et voici quelques exemples de lithographies

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Chromo populaire allemand

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Enki Bilal – Lithographie

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Georges Braque – Charrue – Lithographie

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Marc Chagall – Les mariés – Lithographie

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Salvador Dali – Chretien – Lithographie

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Max Ernst – Danseuses – Lithographie

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Fragonard – Le coq – Lithographie

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Toulouse Lautrec -Marcelle Lander  – Lithographie

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Henri Matisse – Paula – Lithographie

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Joan Miro – Bagnard – Lithographie sur toile Vichy

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Pablo Picasso – Portrait de famille – Lithographie

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Poliakoff – Composition – Lithographie

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Jacques Villon – Fleurs – Lithographie

 

L’Eau forte – Technique indirecte de gravure en taille douce

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Source : Odile Gillmann

L’ eau forte est elle aussi un procédé de gravure en taille douce sur une plaque de métal, généralement en cuivre. Il s’agit d’une technique indirecte. En effet, l’aquafortiste se sert d’un mordant chimique, à l’origine l’acide nitrique et maintenant du perchlorure de fer. On donne également le nom d’eau-forte à l’estampe que l’on obtient. Cette technique permet une grande rapidité d’exécution.

Il existe plusieurs procédés d’eaux-fortes, notamment l’aquatinte, la gravure au lavis et la « manière crayon »

Sur une plaque de métal préalablement recouverte d’un vernis à graver, l’artiste exécute son dessin. A l’aide d’une pointe métallique il retire le vernis à certains endroits. La plaque est ensuite plongée dans un bain d’acide qui « mord » les zones à découvert et laisse intactes les parties protégées. Après nettoyage du vernis, avec un solvant comme le « White spirit » puis essuyage, la plaque est encrée, dans les creux, et mise sous presse.

La technique empruntée aux orfèvres arabes d’Andalousie est utilisée dès le 15ème siècle par Urs Graf et Albrecht Dürer puis le siècle suivant par .Francesco Mazzola dit « Le Parmesan » ou  par l’Ecole de Fontainebleau avec Antonio da Trento. Elle est améliorée par le lorrain  Jacques Callot . A l’aide d’une échoppe il varie la grosseur du trait, avec des pleins et des déliés. Viendra ensuite Abraham Bosse

Parmi les utilisateurs de cette technique, on trouvera, au fil du temps Van dyck   Rembrandt  Claude Lorrain, Ruysdael et Van Ostade puis Gabriel de Saint-Aubin Piranèse Watteau Boucher Tiepolo.

Au XIXe siècle des grands peintres ont été aquafortistes, comme Seghers Goya Bresdin , Daubigny , Corot, Manet et aussi les impressionnistes comme Degas , Pissarro ou Mary Cassatt   et encore  BelgeonneRenouard le Comte de Caylus sans oublier Félicien Rops PicassoMatisse

L’aquatinte  (aqua tinta)  est une technique dérivée de l’eau-forte, mise au point dans la seconde moitié du 18ème au lieu de traits. Elle est issue de la technique de la gravure au lavis mise au point par Jean-Charles François et améliorée par  Jean-Baptiste Le Prince  qui utilise une résine de colophane. Elle permet d’obtenir un dessin formé de points avec des effets de teinte

Parmi les techniques de l’eau-forte il faut encore citer la « manière crayon »  mise au point par Ludwig Von Siegen qui permet d’obtenir des traits et des effets semblables à ceux d’un crayon. On utilise ici une molette rayée. Elle est supplantée par la lithographie.

Voici une petite sélection subjective d’oeuvres réalisées en eau-forte.

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Abraham Bosse – Galerie du Palais – Eau-forte

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Albrecht Durer – Saint-Jérôme dans sa cellule – Eau-forte

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Urs Graff – Passion – Eau-forte

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Antoine Van Dyck – Autoportrait – Eau-forte

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Rembrandt – Jésus chassant les marchands du temple – Eau-forte

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Francisco de Goya – Corrida – Eau-forte

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Camille Pissaro – Autoportrait – Eau-forte

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Vincent Van Gogh -Le Dr Gachet – l’homme à la pipe- Eau-forte

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Félicien Rops –  Le père Muck – Eau-forte

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Edouard Manet – Berthe Morisot – Eau-forte

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Mary Cassatt – Mère et son enfant – Eau-forte

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Henri Matisse – Portrait de Baudelaire

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Pablo Picasso – La chute d’Icare – Eau-forte

 

Les graveurs en taille douce français du 20 ème siècle

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De nos jours la taille douce n’est plus un moyen de reproduction « en nombre » comme dans les siècles passés. Cependant cette technique a séduit, par son rendu, un certain nombre d’artistes modernes ou contemporains. Certains pratiquent du reste plusieurs techniques et ils sont souvent peintres ou photographes

Voici les liens vers des sites ou des notices consacrés à des artistes connus et à d’autres qui le sont moins 

 Henri-Georges-AdamDominique Aliadière Pierre AlbuissonYves AlixMaro Avati  Christophe Anoot Hervé Baille George Ball André Barre Adolphe BeaufrèreMax Beckmann  Hélène Belin   Hans BellmerPierre Béquet Louis René Berge Jean BertholleMarie-Antoine Bissière dit Louttre B  Gérard Blanchard Muirhead BoneJacques BoullairePaul Adrien BourouxMaurice BreschandCollet Bruno Devorah Boxer.- Rosa Burdeos  Claude BureauJean-Claude CaffinElsa CatelinAlain Cazalis  Henry Cheffer Asa CheffetzJean-Pierre Colin  René CottetPierre CourtinLucien CoutaudAlbert DecarisXavier Degans Jean Delpech  Erik_DesmazièresMaria Desmée  Francis DomengetEric DurantRaoul Dufy  Michel EisenzopfChristian d’EspicClaire FanjulJean FeugereuxMarcel FioriniAlbert FloconJean-Claude Forez Charles ForgetPierre ForgetJean FeugereuxMarcel FioriniAlbert FloconOlivier Fouchard Eric FourmestrauxJean FrélautJohnny FriedlaenderBernadette Genoud- Prachet  Catherine GilletSandro Godel Jean-Claude Gougeuil Christine GuichardHenri GoetzNathalie GrallJean-Marie GranierJean-Pierre Guay – –Cécile Guillame – –Hbron John Heartfield  Koji IkutaClaire IllouzAtsuko IshiiAndré JacqueminGuy JahanBrigitte KernaléguenMichel King  Anna Kurtycz  Jean-Emile-LaboureurMarie LaurencinAriane LarouxAndré LavergneClaire Le ChatelierMax LeognanyErik LevesqueÈve LuquetJeanne Malivel Alfred ManessierMaoualYves MarchauxHalina MattheiemJean Metzinger Philippe Mohlitz   Dominique Moindraut  Eiko Mori Edward Munch Anne-Catherine NesaMarek OlszynskiGen Paul Anne Paulus  Brigitte PazotDenise Pelletier  Frédéric PenelleSylvia PerovicJean-Claude Picard Jean Picart Le DouxPablo PicassoÉdouard Pignon Ernest Pignon Ernest Jean Plichart Joëlle Pontseel René Quillivic Diana QuinbyFélix RasumnyMartine RassineuxFrédéric  RavelCécile ReimsRaymond Renefer  Alfred Georges RegnerAllirand Dip RenaudMartine RelyveldJean-Claude ReynalMuriel RigalEric-Robert Aymé Jean-Baptiste RodinHervé SachyMaristela Salvatori   Anna Sartori  Théo SchmiedDamien Schovaert-Brossault   Raoul SerresSochos SolbergLouis-Joseph SoulasJacqueline Souvré  Jean-Pierre Tingaud  Claude Tournon  Pierre-Yves TrémoisRaoul Ubac Roch Vandromme Jean-Pierre VellyDiô Viana Christiane Vielle Roger VieillardJan C VondrousLouis VuillermozThierry Wessel Zao Wou-Ki Munire Yurdayuksel Voir aussi le Musée du Dessin et de l’Estampe originale de Gravelines

Voici une sélection tout à fait arbitraire de gravures en taille douce

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Devorah Boxer – Métier à tisser

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Raoul Dufy – L’amour

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Claire Illouz – Coupelle

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Marie Laurencin et ses deux chiens

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Edward  Munch

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Pablo Picasso – Portrait de Fernande Olivier

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Ernest Pignon Ernest – Ce n’est pas pour ce monde

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Cécile Reims – Visages d’Espagne

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Eric Robert-Aymé – Utopie

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Sochos Solberg – Tchin-Tchin

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Roch Vandromme – Taureau couché à mi-corps

 

Les graveurs français en taille douce du 15 au 19 ème siècle

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Geoffroy Tory – Etude des caractères typographiques de l’alphabet

La Bnf lui consacre du 6 avril au 4 juillet 2011 une exposition

au Musée national de la Renaissance au Château d’Écouen

J’ai dans le billet précédent répertorié les graveurs en taille douce d’Europe en dehors de la France du 15 ème ou 19 ème siècle.

J’aborde maintenant la liste, non exhaustive, encore qu’ils soient nombreux, des graveurs français «  en taille douce  ». Ils ont souvent du reste pratiqué plusieurs techniques en parallèle. Par ailleurs, ils sont rarement exclusivement graveurs, souvent ils sont peintres.

Tout au long de quatre siècles, ceux de l’âge d’or et les autres, classé par année de naissance, Geoffroy Tory   – Jean Duvet Jean Cousin  – Thomas de Leu  –Jacques BellangeDaniel RabelFrançois Perrier  – Jacques Callot Claude Mellan Balthasar Moncornet Abraham Bosse Jean VarinNicolas Robert  –Gilles Rousselet  François ChauveauMichel Dorigny  –Jean Le PautreAlbert Flamen  –Israël SylvestreRobert Nanteuil  –Gabriel Pérelle  Adam Pérelle  –Girard AudranMichel MollartJean Mauger  –Gérard Edelinck  – Jacques Restout  – Louis Dorigny   Eustache Restout  Nicolas Dorigny  – Pierre_Drevet Étienne Jehandier Desrochers  Nicolas-Henri Tardieu François-Julien Barier  –Charles DupuisJean-Baptiste OudryAnne Claude de PestelsPierre-Jean MarietteNicolas-Gabriel DupuisPierre Imbert DrevetHubert François GravelotJacques-Philippe Le BasJean Baptiste Claude Chatelain  Noël HalléPierre-Simon Fournier  –Jean-Baptiste Marie PierreJean-Joseph Balechou Charles-Nicolas_Cochin Joseph-Marie Vien  Jean-Charles François CarmontelleClaude-Henri Watelet  –Étienne FicquetCharles EisenCharles-Germain de Saint-AubinGilles Demarteau Pierre Francois Basan Noel Le MireJean OuvrierGuillaume Nicolas DelahayeJacques AliametJacques Firmin BeauvarletHubert RobertBenoît-Louis PrévostJean-Pierre HouëlSimon Charles Miger Augustin de Saint-Aubin Louis-Marin Bonnet Jean-Jacques de BoissieuMarin-Nicolas JadoulleLouis-Gabriel Monnier Pierre-Etienne Falconet Jean-Michel MoreauFrançois GodefroyAntoine Borel  –François-Rolland Elluin  – Gérard van SpaendonckVivant DenonAugustin DupréCharles EschardMichel-François Dandré-Bardon  –Philibert-Louis Debucourt  Charles Clément Balvay  – François-Nicolas MartinetAlexandre-Gabriel DecampsAndré GalleLouis Léopold Boilly  Louis-Jean AllaisJean-Jérôme Baugean  – Louis-Pierre Baltard  –Pierre AudouinLouis-François Lejeune  –Pierre BouillonEustache-Hyacinthe Langlois  – Auguste Gaspard Louis DesnoyersThéodore Richomme  – François Forster  – Nicolas-Toussaint CharletJean-Alexandre AllaisLéon CognietPaul Letarouilly  – Jean-Denis NargeotLouis-Henri BrévièreLouis-Pierre Henriquel-Dupont  – Pierre-François Godard  Nicolas Eustache MaurinCharles Philipon  – Achille Devéria  Paul Gavarni  Jean Achard  –Tony JohannotGrandvilleAuguste Raffet Espérance Langlois Honoré DaumierPolyclès LangloisCharles Blanc  –Charles JacqueLéon Gaucherel  – Charles MarvilleCharles-André MalardotAimé de Lemud  –Amédée Varin  –Alphonse LeroyCharles Meryon  –Hector Giacomelli – –Rodolphe Bresdin Ovide GautierPierre-Auguste Lamy  –Émile Frédéric NicolleAdolphe BellevoyeLéopold Flameng   Félix Bracquemond   Edgar Degas  – James Tissot  – Alphonse Legros  –Adolphe LalauzeJules-Clément Chaplain  –Odilon Redon  Edme-Jean PigalLéon BarillotJules Adeline  – Eugène GrassetPierre Georges JeanniotEugène-André Champollion  –Henri Toussaint  –Auguste Lepère  – Jean-Louis Forain  –Adolphe Léon WillettePaul Helleu  George AuriolHenri Bellery-DesfontainesJean CoraboeufEdgar ChahineCharles Dufresne

Les graveurs cités ci-dessus non pas tous le même talent, mais pour la plupart ils mériteraient, que l’on s’attarde sur leurs oeuvres. Voici une bien modeste sélection, qui permet de voir l’évolution de l’art  de la gravure française à travers les siècles

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Jacques Callot – Les deux pantalons

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Abraham Bosse – Musiciens

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Michel Dorigny Hercules et Omphale

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Pierre Drevet – Marie de Nemours

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Charles-Nicolas Cochin – Bal masqué à Versailles

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Dominique Vivant Denon – Autoportrait

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Jean Achard – Bosquet d’arbres et arbre mort

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Honoré Daumier – Collectionneurs de gravures

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Emile Frédéric Nicolle – Chien dormant

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Edgar Chahine – Intellectuels

 

Les graveurs en taille douce d’hier (du 14 au 19ème siècle) en Europe, hors la France

Dans sa conférence « Résonance du burin créateur » Claude-Jean Darmon distingue plusieurs périodes dans la gravure au  burin. Du  15ème au 17ème siècle les artistes sont des créateurs. Par contre au cours des 18ème et 19ème siècle ils deviennent des « transcripteurs » des tableaux des peintres. Le burin original renaît au 20ème siècle.

A l’origine ce sont les graveurs de l’Europe du Nord qui s’imposent. D’abord les allemands, puis ensuite les hollandais et les flamands et bientôt les français et les italiens.Il y a des maîtres comme Albrecht Durer et Lucas_de_Leyde et encore- Master F.V.B.Heinrich AldegreverRembrandt van Rijn Andrea Mantegna. Jacopo degli Barbari.

Parmi les graveurs en taille douce, en dehors des français qui font l’objet d’un billet distinct,  l’on trouve, au cours des 15 ème  au 19 ème siècle, des allemands, hollandais, italiens, britanniques comme :

Jost Amman– – William Henry BartlettFrancesco BartolozziBarthel BehamHans Sebald BehamThomas BewickBoetius BolswertThomas Shotter BoysJohn BurnetGiulio CampagnolaRemigio CantagallinaGian Jacopo CaraglioJ.F. ClemensWilliam Baxter Closson Hieronymus CockTimothy ColeGeorge CookeAdriaen CollaertDirck Volkertszoon Coornhert Cornelius CortSamuel CousinsTheodor de BryWillem Jacobsz DelffAmos DoolittleHenry FarrerCornelis GallePhilip GallePaul GavarniGiorgio GhisiHendrick GoltziusUrs GrafValentine GreenJohannes HaniasJohn Harris William HarveyAugustin HirschvogelDaniel HopferWenceslaus HollarJacobus Houbraken  Jacob MathamPeter Rushton Maverick  Peter PelhamGiovanni Battista PiranesiFrancis PlaceAntonio_PollaiuoloPaulus PontiusJosé Guadalupe Posada – –Marc-Antonio RaimondiFélicien Rops – –Prince Rupert  Jan SadelerJan SaenredamDiana Scultori  Israel SilvestreVirgil SolisThomas SpencerVeit_Stoss – –  Alexander van Brugsal  Pieter van Der HeydenIsrahel van Meckenem – –Agostino VenezianoCornelis VermeulenGeorge VertueLucas VorstermanRobert WhiteHenry WolfMatthäus Zaisinger

 Une vidéo  » De Durer à Mantegna :les-maitres de la gravure » me semble intéressante à visionner

Et voici quelques exemples de gravures. Dans l’absolu, il faudrait que je présente des œuvres de tous les artistes. Mais ce n’est pas mon propos, qui est simplement de susciter la curiosité et l’envie d’aller plus loin.

Pour agrandir les images il faut cliquer dessus

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Albrecht Dürer Le chevalier, la mort et le Diable 1513.

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Lucas de Leyde – Adam et Eve

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Master FVB – Annonciation

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Heinrich Aldegrever   Death of dives

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Piero Benci Pollajuolo – La bateille des hommes nus

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Rembrandt van Rijn – Autoportrait

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Montegna –  Lutte de deux Tritons et de Néréides

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Jacope de Barbari – La baigneuse

 

La taille douce ou taille directe en creux ou chalcographie : le « beau métier » Au burin, à la pointe sèche, à la manière noire ou encore à la manière de crayon

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Les outils du graveur

La taille directe en creux ou taille-douce ou « intaglio » en anglais est la technique reine de la gravure. Elle consiste à creuser dans une plaque métallique généralement  en cuivre, avec un outil les lignes ou les points du dessin à reproduire. On utilise parfois du zinc, du laiton, du plastique ou du plexiglas. Il existe plusieurs techniques de gravure, au burin, à la pointe sèche, à la manière noire, à la manière de crayon ou  à la roulette.

La gravure au burin , le « beau métier » se développe à partir des outils de l’orfèvre, au cours du 15ème siècle. Dans  cette technique le buriniste utilise . . . un burin. C’est une lame d’acier de section carrée ou rectangulaire, coupée en biseau, montée sur un manche en bois. Il creuse un sillon en « V » en poussant la lame. Et dégage des copeaux. Il obtient des tailles nettes, sans rebord, d’une finesse et d’une profondeur variables. Le travail au burin est long et minutieux. L’artiste doit mesurer son geste : la pression exercée sur l’outil, son inclinaison, une erreur est difficilement réparable. La maîtrise de cette technique  nécessite à long apprentissage. Outre les burins , le graveur un ébarboir, un brunissoir et une loupe

Les nuances de valeur sont obtenues par la modulation de l’épaisseur du trait et la densité des trames Le resserrement des traits donne l’impression de volume et la variété du graphisme crée les effets de matière. Une taille profonde donne à l’impression un noir dense, alors qu’une éraflure donne du gris. L’un des inconvénients de cette technique est que contrairement à la gravure sur bois le texte n’est pas imprimé en même temps que l’illustration

La gravure à la pointe sèche  consiste à tailler directement dans la plaque de métal à l’aide d’une tige d’acier aiguisée. Cette pointe ne creuse pas un sillon net, mais raye et laboure le métal de façon plus irrégulière. La pointe sèche laisse sur les bords du trait des barbes de métal, qui retiennent l’encre et donnent un aspect velouté à l’impression. Cette technique ne permet d’obtenir qu’une trentaine d’épreuve. Elle est souvent utilisée en appoint

Dans la technique de la manière noire aussi appelée mezzotinto l’artiste utilise d’abord le « Berceau » puis le grattoir et le brunisseur. En pressant plus ou moins fort, le graveur atténue ou fait disparaître les grains de la plaque.

La manière de crayon ou à la roulette est un procédé de gravure imitant le trait crayonné. Les premiers graveurs utilisaient  des tiges à trois pointes et des matoirs pour obtenir un trait à l’aspect granuleux  et des matoirs et des roulettes dentées pour rendre les hachures.

 Dans de prochains articles je parcourrai le monde des «taille-douciers » à travers les siècles. Voici une petite documentation sur l‘atelier du graveur . On peut visiter l’atelier de  l’un d’eux René Tazé et aussi voir une vidéo de démonstration proposée par le Centre international des estampes et du livre – Urdla

La taille en relief ou taille d’épargne – Gravure sur bois ou Xylographie et Linogravure

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Outils de la gravure sur bois

La Gravure sur boisou Xylographie en anglais, wood engraving ou woodcut, fait partie des techniques d’impression dites en relief. Une image est imprimée sur une feuille de papier à partir du motif dégagé d’un bloc de bois.

Le graveur esquisse son dessin sur un bloc de bois. Le contour du dessin est creusé au canif, au burin, au ciseau ou à la gouge. Tout ce qui est gravé apparaîtra en blanc à l’impression.

Lorsque la taille est terminée, le dessin initial apparaît en relief sur le support de bois, d’où le nom de taille d’épargne

La méthode était utilisée en Chine depuis le 6ème siècle. Mais elle n’a pas été  importée en occident où elle se développe parallèlement au 15ème siècle. Les motifs sont tout d’abord religieux, puis représentent des signes astrologiques, des proverbes, des maximes morales. Les gravures sont largement diffusées par des colporteurs et « montreurs d’images.

Le plus ancien bois gravé est le Bois Protat qui remonte aux années 1370-1380. On citera comme graveur célèbre Albrecht Durer (1471-1528) ou Marcantonio Raimondi Anton Wœnsam

A partir du XVIIe siècle elle est concurrencée par les techniques de gravure sur cuivre, burin puis eau-forte, qui offrent une plus grande finesse de traits et des possibilités beaucoup plus étendues.

C’est au début du 19ème siècle Thomas Bewick modernise la technique en utilisant les outils de la gravure sur cuivre suivant le procédé dit du « bois debout » On utilise la gravure sur bois pour les illustrations d’art, les paysages, les copies de tableaux. A la suite du graveur anglais Charles_Thompson que l’imprimeur Firmin_Didot a fait venir en France, apparaît une  génération de graveurs français avec notamment Louis-Henri_BrevièreHippolyte LavoignatHéliodore PisanFrançois PannemakerJacques-Adrien Lavieille Tony JohannotJacques Adrien Lavieille A l’étranger on peut aussi citer Thomas Bewick

La gravure sur bois a été supplantée à la fin du 19ème siècle par les procédés dérivés de la photographie.

La gravure sur bois est dès lors utilisée comme discipline artistique. On peut citer notamment, Auguste LepèreFélix VallottonAnders G AldrinPierre AubertGeorg Baselitz  Jacques Beltrand – –Charles Emile EgleJean ChièzePaul-Émile ColinAndré Derain André DeslignèresRaoul DufyDémétrios GalanisPaul Gauguin Eric GillGeorges GimelRoger-Maurice GrillonPaul HermannJacques Hnizdovsky Anselm KieferAristide Maillol Frans Masereel Edvard MunchPaul NashEmil NoldeHenri PaillardHenri Rivière Theo Schmied   –Anders Zorn sans oublier Henri Matisse à qui je vais consacrer un prochain article

Tout au long du 20ème siècle s’est développée la  linogravure utilise le linoléum dont le faible coût en a fait un succédané idéal du bois. Le linoléum offre l’avantage d’être une matière souple, plus tendre, donc plus facile à tailler que le bois. On peut faire des tirages en couleurs avec plusieurs linos imprimés l’un après l’autre sur la même feuille.

Voici quelques exemples de gravures sur bois

 

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Albrecht Dürer – Lanquesnet – Gravure sur bois

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Georg Baselitz- Grande nuit – Xylographie

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Jean Chièze – Rue de Marseille – Gravure sur bois

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Paul Gauguin – Noa Noa V –  Gravure sur bois

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Edward Munch – Le cri – Gravure sur bois

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Amselm Kiefer –  Grabe – Gravure sur bois- collage et peinture

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Paul Nash – The pound – Gravure sur bois

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Emil Nold – Le prophète – Gravure sur bois

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Andres Zorn – Ommibus – Gravure sur bois

Les gravures et estampes procédés et techniques de reproduction et de création artistique

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Gravure du 15 ème siècle – Gravure de mode

Estampe japonaise et estampe chinoise

Les termes « gravure » et « estampe » sont  employés indifféremment dans le langage courant.

La gravure suppose une incision, une entaille, un creusement, à l’aide d’un instrument tranchant ou d’un mordant, d’un élément imprimant en bois ou en métal, en relief ou en creux destiné  à la reproduction d’une image ou d’un texte par impression ou par frappage.

Le terme estampe  s’applique à tout procédé d’impression sur papier ou autre support à partir d’un procédé impliquant une pression appliquée conjointement sur ce papier et la matière qui supporte le motif à reproduire. La Bnf dans la présentation du Département_des estampes, dit que « le Cabinet des Estampes a été constitué en 1667, lorsque la bibliothèque du Roi acquiert 120 000 gravures rassemblées par Michel de Marolles » On parle aussi parfois de « multiples »

La taille en relief ou taille d’épargne,  consiste à éliminer, sur le support,  les parties non imprimables,par un procédé mécanique ou chimique. Les parties restantes, qui représentent le dessin, sont encrées suivant le principe du «  tampon encreur » On parle de xylogravure lorsque la  planche est en bois. Le support peut aussi être en métal, en pierre, en verre, en argile, en linoléum, en résines synthétiques. 

La taille en creux ou taille-douce, consiste à creuser dans une plaque métallique généralement  en cuivre, avec un outil ou un acide, les lignes ou les points du dessin à reproduire. On utilise parfois du zinc ou du laiton. Suivant les procédés l’on parle de pointe-sèche, de burin, d’eau-forte de vernis mou, d’aquatinte, de matière noire (mezzotinto), d’héliogravure, de photogravure, de typo gravure, de photo aquatinte

L’impression à plat à l’aide d’un support en pierre qui n’est pas creusé. Le principe utilisé est celui de la répulsion réciproque entre l’eau et la matière grasse de l’encre. On trouve comme procédés, la lithographie, la sérigraphie, la phototypie et l’offset.

Dans des prochains articles je me propose de développer ces différents procédés de gravure.

Copistes et copies d’art – Masters Art copyists

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Copiste au Musée du Louvre

A l’origine le copiste est un professionnel chargé de la reproduction de documents écrits. On pense aux scribes de l’Egypte antique et aux moines du Moyen-Âge évoqués dans « Le nom de la rose » par Umberto Eco.

Je veux parler ici de la copie d’art en peinture. La plupart des artistes  classiques ont commencé leur carrière en copiant les grands maîtres. La pratique de la copie est toujours considérée comme une étape de l’apprentissage de l’artiste. A Paris ce sont essentiellement au Louvre et à Orsay que l’on rencontre les copistes.

Le musée du Louvre indique qu’il  a environ 150 copistes accrédités. Ils sont français dans 70 % des cas. Parmi les étrangers on trouve les asiatiques et surtout les américains, artistes, enseignants, étudiants. Les 2/3 des copistes sont des femmes.

Un tiers est constitué par des professionnels qui commercialisent leur production. Géréralement, il ne s’agit pas une activité exclusive. Beaucoup peignent des œuvres personnelles ou exercent une profession souvent proche du milieu artistique. La copie d’un tableau de Rubens, Fragonard, Delacroix ou d’autres grands maîtres peut demander un mois de travail. On cite des prix de vente de l’ordre de 2.000 €uros.Voici des photos de quelques copistes du Louvre réalisées par Eric Sander

 

Pour qu’une copie puisse être vendue, il faut que l’original soit dans le domaine public, c’est-à-dire que l’auteur soit décédé depuis plus de soixante dix ans. Ce sont les décorateurs, l’hôtellerie de luxe et les propriétaires d’œuvres de grande valeur qu’ils gardent « au coffre » qui constitue la clientèle des copistes

Les copistes ne peuvent travailler dans les musées nationaux  que lors des matinées d’ouverture au public, à raison d’un peintre par salle. Les laissez-passer sont délivrés  pour une durée de  trois mois. La toile vierge est estampillée par le Bureau des Copistes

En France la copie des œuvres est règlementée. L’article 41 du décret n° 1255 du 11 mars 1957 qui régit la propriété littéraire et artistique prévoit que la copie doit être « au minimum d’une taille supérieure ou inférieure de 1/5 de la hauteur et de la largeur de l’original. » De nombreux pays ont adopté une législation pour protéger les droits d’auteur. En dehors des musées nationaux la taille de la copie est libre, y compris à l’identique. Une mention permanente et définitive doit toujours signaler qu’il s’agit d’une copie

Peu de musées ont une mis en place des dispositifs d’accueil des copistes. Aussi, de nombreux artistes exécutent les copies à partir de reproductions et  non d’après les originaux.  Comme dans d’autres domaines, pas seulement artistiques, l’on rencontre l’excellence et la médiocrité.

Enfin, il ne faut bien entendu pas confondre copie et faux. Les faux sont rarement des copies fidèles. Ils sont plutôt exécutés « à la manière de… » Patrick Laycock les débusque avec son Brussels Art Labo.Voir aussi Art Fakes

Il n’y a pas d’organisation qui regroupe l l’ensemble des copistes. « L’association des Copistes des Musées Français – ACMF » malgré son nom fédérateur ne regroupe que quatre copistes Michel ChampionDaniel Dublet   Jean-Marc Gillet Paul Mante

Voici les sites de quelques autres copistes à Paris ou en régions

Jean-Guy Bègue Denis Bermont Anne-Sophie Bonno André Bouchez

Yves BriefBruneau CarcelElise ChaigneauBrigitte ChapouAmal & Antoine Dagher

Guillaume de Fougères Mary de Guingand   Marie Pierre Feyt

A Gilles   J.C. Hirn  –Beth Anna HynumTomoko Iozaki

 David Moreau  

André Oculy  Rita RevilSandrine Rey

Patrick et Catherine RichertMary Baird SmithSorrel Smith

 – Alexandra Tarasevitch – –  Bernard Thovex

Quelques organisations commerciales font travailler des copistes comme MaestroArt Copie Decol’atelier des copistesMon tableauL’art du faux Il y a aussi à deux pas du musée du Louvre Simil’art une galerie spécialisée qui propose des copies de tableaux de Maîtres

Un ouvrage parle de  L’atelier du copiste Les impressionnistes  par André Fisch que l’on voit ici  exécutant une copie de la belle Ferronnière de Léonard de Vinci.  On voit d’autres copistes en cours d’exécution dans un reportage de France24

L’Express et  Leader post  nous parle du Village d’art de Dafen dans le sud de la Chine où l’on fait avec les copies des Grands Maîtres à la chaîne, un. Véritable business de l’art.   En voici quelques illustrations avec  Paintings PalDafen Art on lineChina Nantian oll painting Oil painting DafenPainting-store

La machine perspective d’Albrecht Durer et autres machines à dessiner

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Je participe cette semaine au Centre d’arts plastiques et visuels de Lille,  à un stage de modèle vivant.

Pour démontrer le passage de la vue « en trois dimensions  » à sa traduction en deux dimensions, la professeur Karina Waschko, a fait réaliser « made home » une sorte de variante de la machine à dessiner d’Albrecht Dürer.

En regardant, avec un oeuil par un œilleton et en fermant l’autre l’oeuil, l’on peut, à l’aide d’un feutre, sur une plaque transparente, disposée devant un objet ou personnage, le dessiner en deux dimensions. Cela s’applique aussi bien au mannequin d’exercice qu’au modèle vivant ou encore à un lieu, un paysage.

J’avais déjà vu dans des livres consacrés à l’apprentissage du dessin, des illustrations  de la machine de Dürer. J’ai voulu en savoir un peu plus sur la perpective centrale et les dispositifs pour la restituer

 Albrecht Dürer (1471-1528) graveur et peintre de talent a aussi écrit, à la fin de sa vie des ouvrages théoriques et techniques. Le plus célèbre est son « Traité des proportions du corps humain » Il a aussi écrit en allemand, un traité sur les applications mathématiques dans le rendu des proportions et de la perspective  « Underweysung der Messung mit dem Zirckel und Richtscheyt » – « Instructions pour mesurer à la règle et au compas  » paru en 1525.

Ce Traité de géométrie est aussi un guide à l’intention des artistes. « Il est évident que si les peintres allemands sont loin de manquer de talent tant dans l’emploi de la couleur que du point de vue de leur dextérité manuelle, ils ont encore beaucoup à gagner sur le chapitre des mesures et de la perspective. Il y a donc lieu d’espérer que s’ils se penchent sur l’étude de ces problèmes et que s’ils améliorent leur talent grâce à de nouvelles connaissances, et leurs connaissances grâce à leur talent, le moment venu ils ne permettront aux artistes d’aucune nation de se montrer meilleur qu’eux »

La « machine perspective » de Dürer appelée aussi  « perspectographe » ou encore fenêtre ou portillon de Dürer, est un dispositif destiné à transposer les formes d’un objet tridimensionnel dans un plan, de façon à en obtenir le dessin.

Voir également un dossier d ‘Espace des Sciences sur la perspective. Et encore , réalisée par  le plasticien Edouard Sautai une application en plein air dans le Gâtinais

Et aussi les expériences sur les machines mathématiques de l’Université de Modène et »Prendre l’aire » des pages conscrées à une exposition du Cabinet de dessins du Conservatoire des Arts et Métiers

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Fenêtre de Dürer – Utilisation en plein air

On trouvera un panorama des « machines à dessiner » sur acmi.net avec sa traduction par Google et aussi un historique ici .Par ailleurs, le Stanford Institute for Reading and Learning a élaboré un dossier sur la perspective. On y voit l’invention de Dürer ainsi qu’une reconstitution présentée en 2005 par le Virginia Museum of Fine Arts de Richmond aux Etats-Unis.

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Recreation of a Renaissaince perspective device

from a Virginia Museum of Fine Arts 2005 exhibit

Reproduction d’œuvres d’art – Techniques anciennes – Partie 2 – Diagraphe pantographe Gavard

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Pantographe

Le « diagraphe pantographe Gavard » est un dispositif ancien de reproduction des tableaux. Il utilise la  complémentarité du diagraphe et du  pantographe

Le diagraphe est un instrument d’optique utilisant le principe de la chambre claire (ou camera lucida) mis au point par William Hyde Wollaston en 1804 et perfectionné l’ingénieur et polytechnicien Jacques Dominique Gavard  (1794-1871)

Le pantographe est un appareil permettant de copier mécaniquement un dessin quelconque en le réduisant ou en l’agrandissant à volonté.   Il est de conception bien plus ancienne puisqu’il fut utilisé à la fin du XVIe siècle par le peintre Georges de Dillingen puis par le jésuite Christophe Scheiner au siècle suivant. Il a été perfectionné par Langlois en 1743. Il est constitué de règles de dimensions variables articulées sur des points fixes. Voir  ici

Voici quelques exemples de reproductions faites avec ce procédé Bataille de Jemappes Gavard  sur Culture fr

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Bataille de navires devant Malaga – Procédé Gavard

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Bataille de Jemmapes – Procédé Gavard


Le Douanier Rousseau semble-t-il, utilisait un pantographe pour dessiner les bêtes sauvages qui peuplaient ses forêts tropicales

Reproductions d’Art – Techniques anciennes – Partie 1 – La phototypie . . . hier et aujourd’hui

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Atelier de phototypie chez  Alinari

La phototypie encore appelée photocollographie,  Héliotypie , Albertypie , en anglais Collotype Collotipia en italien ou encore Lichtdruck (impression par la lumière) en allemand, est un procédé de reproduction utilisé à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle. Certains imprimeurs comme Albert Bergeret à Nancy prodisaient leurs cartes postales de cette façon.

Cette technique d’impression permet de reproduire des images en demi-teintes non tramées, de grande qualité. Elle utilise la  propriété qu’a la  gélatine bichromatée de se modifier lorsqu’elle est exposée à une lumière  ultra-violette. Les parties exposées à la lumière au travers du négatif photographique seront encrées. Dans les parties où la gélatine n’a pas été modifiée, l’encre sera repoussée. L’application s’effectue sur une plaque de verre.

J’ai évoqué une autre de la gélatine bichromatée à propos des Pictorialistes.

Le procédé a été élaboré en 1856  par Alphonse Poitevin  et amélioré vers 1870 par Joseph Albert,  il servira de base à Karl Klietsch pour mettre au point l’héliogravure. On trouve des éléments  historiques et  techniques  sur le site de « Mémoire photographique champenoise » et aussi sur celui très complet de  Michel Momal ou encore le Druckhaus

Cette technique minutieuse a été abandonnée de nos jours  pour les usages en nombre. Elle n’est plus pratiquée que dans le domaine artistique, par quelques d’ateliers la perpétuent comme :Benrido   de Kyoto –   Alinari et l’Atelier du livre d’art et de l’estampe de l’ Imprimerie Nationale (voir rubrique 7.1) Cette technique est enseignée à la Bristol school média and design. of art. Une collection de reproductions d’art est proposée chez Lichtdruck   Item éditions et chez Collotype Printset

Voici quelques exemples de reproductions  réalisée suivant la technique de la phototypie 

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Personnages syriens – Photopypie 1873

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Théatre de Neufchatel – Phototypie

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Chemin de fer des Pléïades – Phototypie

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Papillons E.A.Seguy – Phototypie

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Aquarelle de Pierre Vignal –  Phototypie 1923

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Karin Szekessy – Lilie – Phototypie

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Jean Bazaine – Phototypie

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Castellane – Jean-Marc Chevallier – Phototypie – 1999

L’estampe numérique

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Le terme général d’estampe désigne depuis toujours,  une œuvre originale  conçue et mise en œuvre par un artiste. Celui-ci réalise la matrice puis fait imprimer un nombre limité d’exemplaires numérotés qu’il authentifie par sa signature.

Au fil des siècles les techniques ont évoluées.  La  taille-douce ou gravure en creux sur métal : au burin, à la pointe sèche, eau-forte, aquatinte, etc. La gravure en relief sur bois ou sur lino. Les pro- Les procédés à plat : lithographie, sérigraphie, pochoir, monotype, etc.

Depuis les années 1980 ont vu le jour les procédés informatiques. La matrice est ici essentiellement numérique et l’impression peut combiner les techniques d’impression numériques ou traditionnelles. Un certain nombre d’institutions au Canada, en France et au Japon désignent cette nouvelle pratique sous le vocable « estampe numérique » On parle aussi d’estampe digitale, d’imprimé numérique, d’impression numérique, d’œuvre numérique, de tirage analogique, de tirage numérique, d’infographie d’art, d’estampe infographique originale, d’épreuve numérique, d’estampe virtuelle.

On trouvera sur le site de « l’estampe au carré » deux fichiers sur un essai de la définition de l’estampe

http://www.xn--estampesaucarr-okb.com/

Ainsi qu’un glossaire, en anglais, sur les termes de l’art numérique et de l’estampe établi par un groupement américain, le DAPTTF

http://www.dpandi.com/DAPTTF/index.html

L’artiste trouve à sa disposition des logiciels de dessin, de peinture, de traitement de l’image, des tablettes graphiques, des scanneurs et bien entendu d’ordinateurs de plus en plus performants. Par ailleurs les qualités des encres semblent assurer une conservation de longue durée.

Compte tenu de l’immatérialité de l’œuvre originale sur un simple fichier informatique, se pose le problème de l’authentification des copies. Certains artistes ne veulent plus parler d’estampe mais de « moyens nouveaux d’expression » Louise Poissant chercheuse en arts médiatique à l’Université du Québec pense que de toute façon, « tous les arts se redéfinissent devant le numérique »

http://www.experts.uqam.ca/pages/poissant.louise.htm

Le site Canadien présente des productions d’artistes

http://www.sagamie.com/edition/index1.html

Et le Dpandi, déjà cité, un répertoire d’artistes essentiellement nord-américains

http://www.dpandi.com/resources/artists/index.html#tradartists

Enfin la Bibliothèque Nationale de France – BNF qui pérennise le vocable, donne des liens dans son signet « l’estampe numérique »

http://signets.bnf.fr/Html/categories/c_760estampe_num.html

L’un d’eux renvoie à la 4ème exposition internationale  d’estampes numérique d’Ottawa qui s’est tenue au début de cette année On y trouve les œuvres primées

http://www.numartexpo.ca/selections2009/index.htm

Ainsi que les sites d’organisations en France

http://graver.maintenant.free.fr/

http://www.manifestampe.org/index.php

Impression d’art numérique à la giclée

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 Le mot giclée évoque le liquide qui gicle, jaillit avec force. Il a été associé à l’impression d’art par Jack  Duganne, un des pionniers des impressions d’art sur imprimantes à jet d’encre grand format, au début des années 1990.

En effet dans ce dispositif d’impression, des fines gouttelettes d’encre sont diffusées sur le support. Cependant, les  encres à l’époque ne permettaient pas une tenue suffisante dans le temps et avaient tendance à se dégrader.

Aujourd’hui la giclée définit la reproduction numérique de très haute qualité,  d’une œuvre en série limitée. Elle nécessite une collaboration entre le studio et l’artiste, comme pour les lithographies. C’est ce qui permet de respecter les subtilités et les nuances de l’original.

Dans un premier temps sont réalisés des prises de vues numériques de l’œuvre à reproduire. On utilise des appareils photographiques de très haute définition (~40 millions de pixels). Les fichiers d’images sont visionnés sur ordinateur et des corrections de chromie, de lumière, de contraste, pourront, en accord avec l’artiste, être apportées .

L’étape suivante consiste à imprimer en haute résolution de « 1440 dpi ». On utilise des imprimantes numériques « grand format » Epson, HP, Océ, Roland, etc. Chaque impression est lancée une à une  puis contrôlée une par une. Les reproductions en tirage limité, sont numérotées et signées par l’artiste. Les encres actuelles sontrésistantes à la lumière et à l’eau.

Tout comme les lithographies signées des périodes antérieures, des galeries et des grands musées comme le Louvre à Paris, le British Museum à Londres ou le Metropolitain Museum de New York présentent des œuvres à la giclée. Les originals peint à l’huile ou à l’acrylique peuvent être « reportée » sur toile de lin.

Les aquarelles elles sont reproduites sur du papier aquarelle Arches, Somerset, Hahnemühle. Le québecquois «  Giclart » travaille pour les aquarellistes canadiens, Suzanne Valiquette, Josée Perrault, Pierre Tougas, Roland Palmerts, Gilles Archambault, Diane Boilard, Yvon Chartier, Nicole Grisé.

Il y a d’autres ateliers, comme « Grand format numérique,  Artopix, Lebanonart

Des artistes proposent leurs œuvres ainsi reproduites, comme Christophe Cardot, William Wayne, Fabio Braghi ou encore Marc Folly

Dans un prochain article, je vais évoquer l’estampe numérique qui utilise les mêmes moyens d’impression mais où la conception de l’oeuvre originale peut se faire directement sur l’ordinateur.

Une technique entre la photographie et la lithographie – Les photochromes

Le photochrome se situe à mi-chemin entre photographie et lithographie. C’est une image en couleurs obtenue à partir d’un négatif noir et blanc.  La colorisation s’effectue par transfert sur plusieurs plaques lithographiques, une par couleur, chaque image étant retouchée manuellement en fonction de la couleur.Cette technique a été inventée  et mis au point, conjointement, par le Français Léon Vidal et le Suisse Hans Jakob Schmid et brevetée dès 1888 sous la marque PZ.- Photoglob Zurich.

http://www.swissinfo.ch/fre/archive.html?siteSect=883&sid=10367897&ty=st

Les premiers photochromes sont présentés, avec un immense succès à l’exposition universelle de 1889. La plus grande part de la production des clichés, dont la production de masse s’est arrêtée après la première guerre mondiale, a été réalisée avant 1900.  Environ 30.000 vues ont été répertoriées par Photoglob. Le public, qui se lasse des couleurs sépia,  adore ces  vues aux couleurs tendres ou franches.

Se sont souvent des paysages, des monuments,  des sites naturels qui sont captés. Notamment, des vues d’Égypte, de Terre Sainte, de Naples, de Venise, de  Bénarès, les chutes du Niagara, les rues de New York, le Grand Canyon.  Lorsque la production en masse de photochromes s’arrêta, peu après la Première Guerre mondiale, le catalogue Photoglob répertoriait environ 30 000 vues.

Les grands photographes de l’époque, le  Félix Bonfils, le britannique Francis Frith ou encore l’américain William Henry Jackson figurent parmi les « chromistes ». Ils partaient d’une photographie et inventaient les teintes, ajoutaient des nuages, transformaient la lumière. William Henry Jackson (1843-1942) tient une place à part. Il est non seulement photographe, mais  aussi  peintre de formation. Ces réalisations sont particulièrement artistiques et font souvent penser à des aquarelles

http://www.geh.org/ne/str090/htmlsrc/jackson_sld00001.html

Voici d’autres bases de données où l’on peut visionner des clichés sur le site de la bibliothèque du Congrès américain

http://memory.loc.gov/cgi-bin/query/f?mcc,gottscho,detr,nfor,wpa,aap,cwar,bbpix,cowellbib,calbkbib,consrvbib,bdsbib,dag,fsaall,gmd,pan,vv,presp,varstg,suffrg,nawbib,horyd,wtc,toddbib,mgw,ncr,ngp,musdibib,hlaw,papr,lhbumbib,rbpebib,lbcoll,alad,hh,aaodyssey,magbell,bbcards,dcm,raelbib,runyon,dukesm,lomaxbib,mtj,gottlieb,aep,qlt,coolbib,fpnas,aasm,denn,relpet,amss,aaeo,mff,afc911bib,mjm,mnwp,rbcmillerbib,molden,ww2map,mfdipbib,afcnyebib,klpmap,hawp,omhbib,rbaapcbib,mal,ncpsbib,ncpm,lhbprbib,ftvbib,afcreed,aipn,cwband,flwpabib,wpapos,cmns,psbib,pin,coplandbib,cola,tccc,curt,mharendt,lhbcbbib,eaa,haybib,mesnbib,fine,cwnyhs,svybib,mmorse,afcwwgbib,mymhiwebib,uncall,afcwip,mtaft,manz,llstbib,fawbib,berl,fmuever,cdn,upboverbib,mussm,cic,afcpearl,awh,awhbib,sgp,wright,lhbtnbib,afcesnbib,hurstonbib,mreynoldsbib,spaldingbib,sgproto,scsmbib:0:./temp/~ammem_25qb:

Et celui de la bibliothèque centrale de Zurich.

http://opac.nebis.ch/F/IUDG44GNUM5VNLYH68NFFUM8SSVV388HK78KQFXSKMY2V51T6P-53963?func=short-jump&jump=000001

Une exposition issue de la collection graphiste et photographe Marc Walter, leur a été consacrée ce printemps par la bibliothèque FORNEY

http://fanatiques2numerique.over-blog.com/article-28646338.html

Voici quelques exemples  de photochromes. J’ai dit photochrome pas photoshop…quoique ?

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Georgetown Loop Highbridge 1898 Photochrome

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Venise – Grand canal – Photochrome

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Juan les Pins – Carte postale – photochrome

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Féria de Séville – 1900 – photochrome

Les tirages photographiques à la « gomme bichromatée » ou « photo aquateinte »

Le procédé photographique de Gomme bichromatée utilise la propriété que possède le biochromate de rendre insoluble la gélatine après exposition à la lumière. C’est le  français Alphonse Poitevin qui le développe dans les années 1850-1855.  Robert Demachy (1859-1936) est l’un des premiers à appliquer le procédé à la gomme bichromatée vers1894. Il deviendra l’un des chefs de file du mouvement pictorialiste.  

Ces photographes revendiquaient le droit d’intervenir directement sur l’image et d’en donner une interprétation personnelle. Dans ce procédé, sont utilisés les outils du photographe et ceux du peintre : les négatifs, les pinceaux et les pigments. Ce procédé semble avoir été abandonné au début des années 1920.

Un certain nombre de photographes passionnés qui ne veulent pas se laisser enformer dans le « tout digital » se tournent vers des techniques anciennes, qui souvent ont été abandonnées à l’avènement de l’argentique. Les tirages à la gomme bichromatée en fait partie.L’on trouve sur le site d’Erick Mengual un dossier très explicite sur la description de la méthode   

D’autres sites traitent également du sujet comme Jean-Claude Nougaret Artheque ou Philippe Berger

Par ailleurs voici quelques exemples de tirages en  Gomme bichromatée réalisés par Robert Demachy au début du 20 ème siècle et actuellement par Erick Mangel. On trouve sur ces tirages une « touche picturale » qui rappelle les monochromes réalisés à l’aquarelle ou à la sanguine  

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Robert Demachy – Mont Saint Michel – Gomme bichromatée

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Robert Demachy – Dans les coulisses – Gomme bichromatée

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Robert Demachy – Bretagne – Gomme bichromatée

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Erick Mengual – Chambre du Roy – Gomme bichromatée

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Erick Mengual – Champs – Gomme bichromatée

Dossier descriptif d‘Erick Mengual