Les mouvements artistiques de 1800 à aujourd'hui +Les arts visuels depuis l'Antiquité jusqu'à l'orée du 19ème siècle.LesTechniques, manifestations, artistes, biographies, répertoires , carnets de liens + et bien d'autres choses
Catégorie : 4025 Techniques création & reproduction
L’autre jour, au cours de l’un de ses stages, Marc Folly a présenté quelques unes de ses aquarelles reproduites à la giclée. Les participants n’avaient jamais entendu parlé de cette technique.
Et bien entendu pour ces impressions digitales l’on utilise de papiers dits papiers_numériques. La firme allemande Sihl l’un des papetiers propose son nouveau papier artistique aquarella 2 Mat avec effet d’aquarelle.
Dans son « information presse » il est dit « Qui n’a jamais admiré l’impression que deux couleurs se mélangent ?C’est l’ajout d’eau au cours du processus qui permet d’arriver à ce résultat … »
Les surréalistes ont inventé ou utilisé un certain nombre de techniques artistiques. J’ai déjà parlé du jeu du cadavre exquis . En voici quelques autres
Le dessin automatique (automatic drawing) est une variante de l’écriture automatique. Il a été développée par le peintre et dessinateur André Masson (1896-1987). Elle a été pratiquée par surréalistes Joan Miro, Salvador Dali, Max Ernst, Hans Arp. Dans les années 1940 les Automatistes groupe d’artistes canadiens créé par Paul-Emile Borduas utilisent la technique, puis plus tard Picasso, dans les années 1960.
L’artiste prend une feuille de papier. Il ferme les yeux ou met un bandeau.simplement. Il dessine librement guidé par son inconscient. Il trace des traits de droite à gauchen de haut en bas, des ovales des ronds. Il rouvre les yeux et en observant le résultat il verra apparaître l’ébauche d’une forme d’un sujet qu’il finalisera en le complétant, en y appliquant des couleurs. Cette pratique peut aussi maintenant utiliser la souris de l’ordinateur. Voici un site en anglais et une expérience en vidéo
Cette pratique peut aussi de nos jours être mise en oeuvre avec la souris d’un ordinateur
André Masson – Dessin automatique
Le collage utilisé essentiellement par Max Ernst. Il compose en moins d’un mois, à partir de revues illustrées, en noir et blanc, de la fin du 19ème siècle, un ensemble de 182 collages. Ceux-ci sont publiés en cinq volumes d’avril à septembre 1934 : « Une semaine de bonté » ou les éléments capitaux
Max Ernst – Une semaine de bonté – Collage
Le frottage inventé en 1925 par Max Ernst (1891-1976). L’artiste laisse courir une mine de crayon à papier sur une feuille posée sur une surface quelconque (parquet ou autre texture). Cette technique fait apparaître des figures plus ou moins imaginaires
Max Ernst – Foret et soleil – 1931 – Frottage sur papier
Le grattage pratiqué par le peintre espagnol Estaban Francès. Cette technique consiste à gratter à la lame de rasoir des couches superposées de peinture de différentes couleurs, afin de faire surgir des formes plus ou moins transparentes et diaprées.
Esteban Frances – Alambradas – Grattage
Le fumage mis au point en 1937 par Wolfang Paalen. Il utilise les traces de fumée produites par une bougie ou une lampe pétrole sur une feuille de papier ou une toile fraîchement peinte. La technique est aussi utilisée par Salvador Dali qui l’appelle sfumato
Wolfgang Paalen Orage magnétique
La décalcomanie utilisée dans l’art par Oscar Dominguez en 1936. L’artiste presse une feuille blanche sur une autre feuille enduite de gouache noire, et répète l’opération, de manière à reporter plusieurs fois les taches de peinture. L’image qui en résulte permet à l’artiste de libérer son imagination en interprétant à sa guise les formes obtenues. Max Ernst utilisera cette technique avec de la peinture à l’huile.
Oscar Dominguez – Décalcomanie
Je pense que dans une approche créative ces techniques peuvent être expérimentées avec l’aquarelle et donner des résultats intéressants
La lithogravure est parfois confondue avec la lithographie. La première est une technique de gravure de la pierre en creux qui était utilisée dès l’antiquité pour décorer les monuments. Elle a été utilisée pour exécuter des estampes. Le support était l’ardoise et le dessin gravé en relief. Cette technique est vite tombée en désuétude.
Lalithographie du grec λίθος lithos signifie dessin sur pierre. Il ne s’agit plus ici d’une technique de gravure en creux ou en relief. La composition n’est pas gravée, mais dessinée sur une pierre calcaire. Celle-ci a été préalablement grainée par ponçage pour pouvoir recevoir le dessin.
Contrairement aux techniques de gravure, la lithographie ne nécessite pas unlong apprentissage. L’artiste peut dessiner sur la pierre comme il a l’habitude de dessiner sur du papier, avec relativement peu de contraintes techniques. Il se sert alors d’un crayon ou d’une craie qui ont la particularité d’être très gras. Il peut aussi utiliser une plume avec de l’encre grasse. Pour obtenir des teintes, il peint des aplats à l’encre: on parle alors de lavis lithographiques. Les lithographiesen couleurs nécessitent l’usage de plusieurs pierres. Les pierres peuvent être réutilisées après impression, moyennant un polissage.
Ce procédé de transfert a été inventé en 1796 par le dramaturge autrichien Aloys Senefelder. C’est Louis-François Lejeune qui l’introduit en France. La technique devient très populaire après 1850 lorsque Godefroy Engelmanninvente la chromolithographie vite affublé du terme péjoratif « chromo »
Elle permet de réaliser des reproductions d’œuvres peintes mais aussi des créations originales. Henri de Toulouse Lautrec s’y intéressera. La lithographie est adaptée à reproduction d’œuvres d’artistes aux techniques variées, et à des tirages en quantité limitée.
Le marché de la lithographie est beaucoup moins florissant qu’au XIXe siècle. L’avènement dans les années 1960 de l’offset a signé son déclin. Une dizaine d’ateliers parisiens continuent de la pratiquer, à l’ancienne en travaillant des papiers de qualité.
L’eau forte est elle aussi un procédé de gravure en taille douce sur une plaque de métal, généralement en cuivre. Il s’agit d’une technique indirecte. En effet, l’aquafortiste se sert d’un mordant chimique, à l’origine l’acide nitrique et maintenant du perchlorure de fer. On donne également le nom d’eau-forte à l’estampe que l’on obtient. Cette technique permet une grande rapidité d’exécution.
Il existe plusieurs procédés d’eaux-fortes, notamment l’aquatinte, la gravure au lavis et la « manière crayon »
Sur une plaque de métal préalablement recouverte d’un vernis à graver, l’artiste exécute son dessin. A l’aide d’une pointe métallique il retire le vernis à certains endroits. La plaque est ensuite plongée dans un bain d’acide qui « mord » les zones à découvert et laisse intactes les parties protégées. Après nettoyage du vernis, avec un solvant comme le « White spirit » puis essuyage, la plaque est encrée, dans les creux, et mise sous presse.
La technique empruntée aux orfèvres arabes d’Andalousie est utilisée dès le 15ème siècle par Urs Graf et Albrecht Dürer puis le siècle suivant par .Francesco Mazzola dit « Le Parmesan » ou par l’Ecole de Fontainebleau avec Antonio da Trento. Elle est améliorée par le lorrain Jacques Callot . A l’aide d’une échoppe il varie la grosseur du trait, avec des pleins et des déliés. Viendra ensuite Abraham Bosse
L’aquatinte(aqua tinta)est une technique dérivée de l’eau-forte, mise au point dans la seconde moitié du 18èmeau lieu de traits. Elle est issue de la technique de la gravure au lavis mise au point par Jean-Charles François et améliorée parJean-Baptiste Le Prince qui utilise une résine de colophane. Elle permet d’obtenir un dessin formé de points avec des effets de teinte
Parmi les techniques de l’eau-forte il faut encore citer la « manière crayon » mise au point par Ludwig Von Siegen qui permet d’obtenir des traits et des effets semblables à ceux d’un crayon. On utilise ici une molette rayée. Elle est supplantée par la lithographie.
Voici une petite sélection subjective d’oeuvres réalisées en eau-forte.
Abraham Bosse – Galerie du Palais – Eau-forte
Albrecht Durer – Saint-Jérôme dans sa cellule – Eau-forte
Urs Graff – Passion – Eau-forte
Antoine Van Dyck – Autoportrait – Eau-forte
Rembrandt – Jésus chassant les marchands du temple – Eau-forte
Francisco de Goya – Corrida – Eau-forte
Camille Pissaro – Autoportrait – Eau-forte
Vincent Van Gogh -Le Dr Gachet – l’homme à la pipe- Eau-forte
De nos jours la taille douce n’est plus un moyen de reproduction « en nombre » comme dans les siècles passés. Cependant cette technique a séduit, par son rendu, un certain nombre d’artistes modernes ou contemporains. Certains pratiquent du reste plusieurs techniques et ils sont souvent peintres ou photographes
Voici les liens vers des sites ou des notices consacrés à des artistes connus et à d’autres qui le sont moins
J’ai dans le billet précédent répertorié les graveurs en taille douce d’Europe en dehors de la France du 15 ème ou 19 ème siècle.
J’aborde maintenant la liste, non exhaustive, encore qu’ils soient nombreux, des graveurs français « en taille douce ». Ils ont souvent du reste pratiqué plusieurs techniques en parallèle. Par ailleurs, ils sont rarement exclusivement graveurs, souvent ils sont peintres.
Les graveurs cités ci-dessus non pas tous le même talent, mais pour la plupart ils mériteraient, que l’on s’attarde sur leurs oeuvres. Voici une bien modeste sélection, qui permet de voir l’évolution de l’art de la gravure française à travers les siècles
Dans sa conférence « Résonance du burin créateur » Claude-Jean Darmon distingue plusieurs périodes dans la gravure auburin. Du15ème au 17ème siècle les artistes sont des créateurs. Par contre au cours des 18ème et 19ème siècle ils deviennent des « transcripteurs » des tableaux des peintres. Le burin original renaît au 20ème siècle.
Parmi les graveurs en taille douce, en dehors des français qui font l’objet d’un billet distinct, l’on trouve, au cours des 15 ème au 19 ème siècle, des allemands, hollandais, italiens, britanniques comme :
Et voici quelques exemples de gravures. Dans l’absolu, il faudrait que je présente des œuvres de tous les artistes. Mais ce n’est pas mon propos, qui est simplement de susciter la curiosité et l’envie d’aller plus loin.
Pour agrandir les images il faut cliquer dessus
Albrecht Dürer Le chevalier, la mort et le Diable 1513.
Lucas de Leyde – Adam et Eve
Master FVB – Annonciation
Heinrich Aldegrever Death of dives
Piero Benci Pollajuolo – La bateille des hommes nus
La taille directe en creux outaille-douce ou « intaglio » en anglais est la technique reine de la gravure. Elle consiste à creuser dans une plaque métallique généralementen cuivre, avec un outil les lignes ou les points du dessin à reproduire. On utilise parfois du zinc, du laiton, du plastique ou du plexiglas. Il existe plusieurs techniques de gravure, au burin, à la pointe sèche, à la manière noire, à la manière de crayon ou à la roulette.
La gravure au burin , le « beau métier » se développe à partir des outils de l’orfèvre, au cours du 15ème siècle. Danscette technique le buriniste utilise . . . un burin. C’est une lame d’acier de section carrée ou rectangulaire, coupée en biseau, montée sur un manche en bois. Il creuse un sillon en « V » en poussant la lame. Et dégage des copeaux. Il obtient des tailles nettes, sans rebord, d’une finesse et d’une profondeur variables. Le travail au burin est long et minutieux. L’artiste doit mesurer son geste : la pression exercée sur l’outil, son inclinaison, une erreur est difficilement réparable. La maîtrise de cette techniquenécessite à long apprentissage. Outre les burins , le graveur un ébarboir, un brunissoir et une loupe
Les nuances de valeur sont obtenues par la modulation de l’épaisseur du trait et la densité des trames Le resserrement des traits donne l’impression de volume et la variété du graphisme crée les effets de matière. Une taille profonde donne à l’impression un noir dense, alors qu’une éraflure donne du gris. L’un des inconvénients de cette technique est que contrairement à la gravure sur bois le texte n’est pas imprimé en même temps que l’illustration
La gravure à la pointe sècheconsiste à tailler directement dans la plaque de métal à l’aide d’une tige d’acier aiguisée. Cette pointe ne creuse pas un sillon net, mais raye et laboure le métal de façon plus irrégulière. La pointe sèche laisse sur les bords du trait des barbes de métal, qui retiennent l’encre et donnent un aspect velouté à l’impression. Cette technique ne permet d’obtenir qu’une trentaine d’épreuve. Elle est souvent utilisée en appoint
Dans la technique de la manière noire aussi appelée mezzotinto l’artiste utilise d’abord le « Berceau » puis le grattoir et le brunisseur. En pressant plus ou moins fort, le graveur atténue ou fait disparaître les grains de la plaque.
Lamanière de crayon ou à la roulette est un procédé de gravure imitant le trait crayonné. Les premiers graveurs utilisaient des tiges à trois pointes et des matoirs pour obtenir un trait à l’aspect granuleuxet des matoirs et des roulettes dentées pour rendre les hachures.
La Gravure sur bois – ou Xylographieen anglais, wood engraving ou woodcut, fait partie des techniques d’impression dites en relief. Une image est imprimée sur une feuille de papier à partir du motif dégagé d’un bloc de bois.
Le graveur esquisse son dessin sur un bloc de bois. Le contour du dessin est creusé au canif, au burin, au ciseau ou à la gouge. Tout ce qui est gravé apparaîtra en blanc à l’impression.
Lorsque la taille est terminée, le dessin initial apparaît en relief sur le support de bois, d’où le nom de taille d’épargne
La méthode était utilisée en Chine depuis le 6ème siècle. Mais elle n’a pas été importée en occident où elle se développe parallèlement au 15ème siècle. Les motifs sont tout d’abord religieux, puis représentent des signes astrologiques, des proverbes, des maximes morales. Les gravures sont largement diffusées par des colporteurs et « montreurs d’images.
A partir du XVIIe siècle elle est concurrencée par les techniques de gravure sur cuivre, burin puis eau-forte, qui offrent une plus grande finesse de traits et des possibilités beaucoup plus étendues.
Tout au long du 20ème siècle s’est développée la linogravure utilise le linoléum dont le faible coût en a fait un succédané idéal du bois. Le linoléum offre l’avantage d’être une matière souple, plus tendre, donc plus facile à tailler que le bois. On peut faire des tirages en couleurs avec plusieurs linos imprimés l’un après l’autre sur la même feuille.
Voici quelques exemples de gravures sur bois
Albrecht Dürer – Lanquesnet – Gravure sur bois
Georg Baselitz- Grande nuit – Xylographie
Jean Chièze – Rue de Marseille – Gravure sur bois
Paul Gauguin – Noa Noa V – Gravure sur bois
Edward Munch – Le cri – Gravure sur bois
Amselm Kiefer – Grabe – Gravure sur bois- collage et peinture
Les termes « gravure » et « estampe » sont employés indifféremment dans le langage courant.
La gravure suppose une incision, une entaille, un creusement, à l’aide d’un instrument tranchant ou d’un mordant,d’un élément imprimant en bois ou en métal, en relief ou en creux destiné à la reproduction d’une image ou d’un texte par impression ou par frappage.
Le terme estampe s’applique à tout procédé d’impression sur papier ou autre support à partir d’un procédé impliquant une pression appliquée conjointement sur ce papier et la matière qui supporte le motif à reproduire. La Bnf dans la présentation du Département_des estampes, dit que « le Cabinet des Estampes a été constitué en 1667, lorsque la bibliothèque du Roi acquiert 120 000 gravures rassemblées par Michel de Marolles » On parle aussi parfois de « multiples »
La taille en relief ou taille d’épargne, consiste à éliminer, sur le support, les parties non imprimables,par un procédé mécanique ou chimique. Les parties restantes, qui représentent le dessin, sont encrées suivant le principe du « tampon encreur » On parle de xylogravurelorsque laplanche est en bois. Le support peut aussi être en métal, en pierre, en verre, en argile, en linoléum, en résines synthétiques.
La taille en creux ou taille-douce, consiste à creuser dans une plaque métallique généralement en cuivre, avec un outil ou un acide, les lignes ou les points du dessin à reproduire. On utilise parfois du zinc ou du laiton. Suivant les procédés l’on parle de pointe-sèche, de burin, d’eau-forte de vernis mou, d’aquatinte, de matière noire (mezzotinto), d’héliogravure, de photogravure, de typo gravure, de photo aquatinte
L’impression à plat à l’aide d’un support en pierre qui n’est pas creusé. Le principe utilisé est celui de la répulsion réciproque entre l’eau et la matière grasse de l’encre. On trouve comme procédés, la lithographie, la sérigraphie, la phototypie et l’offset.
Dans des prochains articles je me propose de développer ces différents procédés de gravure.
A l’origine le copiste est un professionnel chargé de la reproduction de documents écrits. On pense aux scribes de l’Egypte antique et aux moines du Moyen-Âge évoqués dans « Le nom de la rose » par Umberto Eco.
Je veux parler ici de la copie d’art en peinture. La plupart des artistes classiques ont commencé leur carrière en copiant les grands maîtres. La pratique de la copie est toujours considérée comme une étape de l’apprentissage de l’artiste. A Paris ce sont essentiellement au Louvre et à Orsay que l’on rencontre les copistes.
Le musée du Louvre indique qu’il a environ 150 copistes accrédités. Ils sont français dans 70 % des cas. Parmi les étrangers on trouve les asiatiques et surtout les américains, artistes, enseignants, étudiants. Les 2/3 des copistes sont des femmes.
Un tiers est constitué par des professionnels qui commercialisent leur production. Géréralement, il ne s’agit pas une activité exclusive. Beaucoup peignent des œuvres personnelles ou exercent une profession souvent proche du milieu artistique. La copie d’un tableau de Rubens, Fragonard, Delacroix ou d’autres grands maîtres peut demander un mois de travail. On cite des prix de vente de l’ordre de 2.000 €uros.Voici des photos de quelques copistes du Louvre réalisées par Eric Sander
Pour qu’une copie puisse être vendue, il faut que l’original soit dans le domaine public, c’est-à-dire que l’auteur soit décédé depuis plus de soixante dix ans. Ce sont les décorateurs, l’hôtellerie de luxe et les propriétaires d’œuvres de grande valeur qu’ils gardent « au coffre » qui constitue la clientèle des copistes
Les copistes ne peuvent travailler dans les musées nationaux que lors des matinées d’ouverture au public, à raison d’un peintre par salle. Les laissez-passer sont délivrés pour une durée de trois mois. La toile vierge est estampillée par le Bureau des Copistes
En France la copie des œuvres est règlementée. L’article 41 du décret n° 1255 du 11 mars 1957 qui régit la propriété littéraire et artistique prévoit que la copie doit être « au minimum d’une taille supérieure ou inférieure de 1/5 de la hauteur et de la largeur de l’original. » De nombreux pays ont adopté une législation pour protéger les droits d’auteur. En dehors des musées nationaux la taille de la copie est libre, y compris à l’identique. Une mention permanente et définitive doit toujours signaler qu’il s’agit d’une copie
Peu de musées ont une mis en place des dispositifs d’accueil des copistes. Aussi, de nombreux artistes exécutent les copies à partir de reproductions et non d’après les originaux. Comme dans d’autres domaines, pas seulement artistiques, l’on rencontre l’excellence et la médiocrité.
Enfin, il ne faut bien entendu pas confondre copie et faux. Les faux sont rarement des copies fidèles. Ils sont plutôt exécutés « à la manière de… » Patrick Laycock les débusque avec son Brussels Art Labo.Voir aussi Art Fakes
Un ouvrage parle de L’atelier du copiste Les impressionnistes par André Fisch que l’on voit ici exécutant une copie de la belle Ferronnière de Léonard de Vinci. On voit d’autres copistes en cours d’exécution dans un reportage de France24
Pour démontrer le passage de la vue « en trois dimensions » à sa traduction en deux dimensions, la professeur Karina Waschko, a fait réaliser « made home » une sorte de variante de la machine à dessiner d’Albrecht Dürer.
En regardant, avec un oeuil par un œilleton et en fermant l’autre l’oeuil, l’on peut, à l’aide d’un feutre, sur une plaque transparente, disposée devant un objet ou personnage, le dessiner en deux dimensions. Cela s’applique aussi bien au mannequin d’exercice qu’au modèle vivant ou encore à un lieu, un paysage.
J’avais déjà vu dans des livres consacrés à l’apprentissage du dessin, des illustrations de la machine de Dürer. J’ai voulu en savoir un peu plus sur la perpective centrale et les dispositifs pour la restituer
Albrecht Dürer (1471-1528) graveur et peintre de talent a aussi écrit, à la fin de sa vie des ouvrages théoriques et techniques. Le plus célèbre est son « Traité des proportions du corps humain » Il a aussi écrit en allemand, un traité sur les applications mathématiques dans le rendu des proportions et de la perspective « Underweysung der Messung mit dem Zirckel und Richtscheyt » – «Instructions pour mesurer à la règle et au compas » paru en 1525.
Ce Traité de géométrie est aussi un guide à l’intention des artistes. « Il est évident que si les peintres allemands sont loin de manquer de talent tant dans l’emploi de la couleur que du point de vue de leur dextérité manuelle, ils ont encore beaucoup à gagner sur le chapitre des mesures et de la perspective. Il y a donc lieu d’espérer que s’ils se penchent sur l’étude de ces problèmes et que s’ils améliorent leur talent grâce à de nouvelles connaissances, et leurs connaissances grâce à leur talent, le moment venu ils ne permettront aux artistes d’aucune nation de se montrer meilleur qu’eux »
La « machine perspective » de Dürer appelée aussi « perspectographe » ou encore fenêtre ou portillon de Dürer, est un dispositif destiné à transposer les formes d’un objet tridimensionnel dans un plan, de façon à en obtenir le dessin.
Et aussi les expériences sur les machines mathématiques de l’Université de Modène et »Prendre l’aire » des pages conscrées à une exposition du Cabinet de dessins du Conservatoire des Arts et Métiers
Fenêtre de Dürer – Utilisation en plein air
On trouvera un panorama des « machines à dessiner » sur acmi.net avec sa traduction par Google et aussi un historique ici .Par ailleurs, le Stanford Institute for Reading and Learning a élaboré un dossier sur la perspective. On y voit l’invention de Dürer ainsi qu’une reconstitution présentée en 2005 par le Virginia Museum of Fine Arts de Richmond aux Etats-Unis.
Le « diagraphe pantographe Gavard » est un dispositif ancien de reproduction des tableaux. Il utilise la complémentarité du diagraphe et du pantographe
Le diagraphe est un instrument d’optique utilisant le principe de la chambre claire (ou camera lucida) mis au point par William Hyde Wollaston en 1804 et perfectionné l’ingénieur et polytechnicien Jacques Dominique Gavard(1794-1871)
Le pantographe est un appareil permettant de copier mécaniquement un dessin quelconque en le réduisant ou en l’agrandissant à volonté.Il est de conception bien plus ancienne puisqu’il fut utilisé à la fin du XVIe siècle par le peintre Georges de Dillingen puis par le jésuite Christophe Scheiner au siècle suivant. Il a été perfectionné par Langlois en 1743. Il est constitué de règles de dimensions variables articulées sur des points fixes. Voir ici
La phototypie encore appelée photocollographie, Héliotypie,Albertypie , en anglais Collotype Collotipia en italien ou encore Lichtdruck (impression par la lumière) en allemand, est un procédé de reproduction utilisé à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle. Certains imprimeurs comme Albert Bergeret à Nancy prodisaient leurs cartes postales de cette façon.
Cette technique d’impression permet de reproduire des images en demi-teintes non tramées, de grande qualité. Elle utilise lapropriété qu’a la gélatine bichromatée de se modifier lorsqu’elle est exposée à une lumière ultra-violette. Les parties exposées à la lumière au travers du négatif photographique seront encrées. Dans les parties où la gélatine n’a pas été modifiée, l’encre sera repoussée. L’application s’effectue sur une plaque de verre.
J’ai évoqué une autre de la gélatine bichromatée à propos des Pictorialistes.
Le procédé a été élaboré en 1856 par Alphonse Poitevinet amélioré vers 1870 par Joseph Albert, il servira de base à Karl Klietsch pour mettre au point l’héliogravure. On trouve des éléments historiques ettechniquessur le site de « Mémoire photographique champenoise » et aussi sur celui très complet de Michel Momal ou encore le Druckhaus
Cette technique minutieuse a été abandonnée de nos jours pour les usages en nombre. Elle n’est plus pratiquée que dans le domaine artistique, par quelques d’ateliers la perpétuent comme :Benrido de Kyoto – Alinari et l’Atelier du livre d’art et de l’estampe de l’Imprimerie Nationale (voir rubrique 7.1) Cette technique est enseignée à la Bristol school média and design. of art. Une collection de reproductions d’art est proposée chez Lichtdruck Item éditions et chez Collotype Printset
Voici quelques exemples de reproductions réalisée suivant la technique de la phototypie
Le terme général d’estampe désigne depuis toujours, une œuvre originaleconçue et mise en œuvre par un artiste. Celui-ci réalise la matrice puis fait imprimer un nombre limité d’exemplaires numérotés qu’il authentifie par sa signature.
Au fil des siècles les techniques ont évoluées. La taille-douce ou gravure en creux sur métal : au burin, à la pointe sèche, eau-forte, aquatinte, etc. La gravure en relief sur bois ou sur lino. Les pro- Les procédés à plat : lithographie, sérigraphie, pochoir, monotype, etc.
Depuis les années 1980 ont vu le jour les procédés informatiques. La matrice est ici essentiellement numérique et l’impression peut combiner les techniques d’impression numériques ou traditionnelles. Un certain nombre d’institutions au Canada, en France et au Japon désignent cette nouvelle pratique sous le vocable « estampe numérique » On parle aussi d’estampe digitale, d’imprimé numérique, d’impression numérique, d’œuvre numérique, de tirage analogique, de tirage numérique, d’infographie d’art, d’estampe infographique originale, d’épreuve numérique, d’estampe virtuelle.
On trouvera sur le site de « l’estampe au carré » deux fichiers sur un essai de la définition de l’estampe
L’artiste trouve à sa disposition des logiciels de dessin, de peinture, de traitement de l’image, des tablettes graphiques, des scanneurs et bien entendu d’ordinateurs de plus en plus performants. Par ailleurs les qualités des encres semblent assurer une conservation de longue durée.
Compte tenu de l’immatérialité de l’œuvre originale sur un simple fichier informatique, se pose le problème de l’authentification des copies. Certains artistes ne veulent plus parler d’estampe mais de « moyens nouveaux d’expression » Louise Poissant chercheuse en arts médiatique à l’Université du Québec pense que de toute façon, « tous les arts se redéfinissent devant le numérique »
L’un d’eux renvoie à la 4ème exposition internationale d’estampes numérique d’Ottawa qui s’est tenue au début de cette année On y trouve les œuvres primées
Le mot giclée évoque le liquide qui gicle, jaillit avec force. Il a été associé à l’impression d’art par JackDuganne, un des pionniers des impressions d’art sur imprimantes à jet d’encre grand format, au début des années 1990.
En effet dans ce dispositif d’impression, des fines gouttelettes d’encre sont diffusées sur le support. Cependant, les encres à l’époque ne permettaient pas une tenue suffisante dans le temps et avaient tendance à se dégrader.
Aujourd’hui la giclée définit la reproduction numérique de très haute qualité, d’une œuvre en série limitée. Elle nécessite une collaboration entre le studio et l’artiste, comme pour les lithographies. C’est ce qui permet de respecter les subtilités et les nuances de l’original.
Dans un premier temps sont réalisés des prises de vues numériques de l’œuvre à reproduire. On utilise des appareils photographiques de très haute définition (~40 millions de pixels). Les fichiers d’images sont visionnés sur ordinateur et des corrections de chromie, de lumière, de contraste, pourront, en accord avec l’artiste, être apportées .
L’étape suivante consiste à imprimer en haute résolution de « 1440 dpi ». On utilise des imprimantes numériques « grand format » Epson, HP, Océ, Roland, etc. Chaque impression est lancée une à une puis contrôlée une par une. Les reproductions en tirage limité, sont numérotées et signées par l’artiste. Les encres actuelles sontrésistantes à la lumière et à l’eau.
Tout comme les lithographies signées des périodes antérieures, des galeries et des grands musées comme le Louvre à Paris, le British Museum à Londres ou le Metropolitain Museum de New York présentent des œuvres à la giclée. Les originals peint à l’huile ou à l’acrylique peuvent être « reportée » sur toile de lin.
Les aquarelles elles sont reproduites sur du papier aquarelle Arches, Somerset, Hahnemühle. Le québecquois « Giclart » travaille pour les aquarellistes canadiens, Suzanne Valiquette, Josée Perrault, Pierre Tougas, Roland Palmerts, Gilles Archambault, Diane Boilard, Yvon Chartier, Nicole Grisé.
Dans un prochain article, je vais évoquer l’estampe numérique qui utilise les mêmes moyens d’impression mais où la conception de l’oeuvre originale peut se faire directement sur l’ordinateur.
Le photochrome se situe à mi-chemin entre photographie et lithographie. C’est une image en couleurs obtenue à partir d’un négatif noir et blanc. La colorisation s’effectue par transfert sur plusieurs plaques lithographiques, une par couleur, chaque image étant retouchée manuellement en fonction de la couleur.Cette technique a été inventée et mis au point, conjointement, par le Français Léon Vidal et le Suisse Hans Jakob Schmid et brevetée dès 1888 sous la marque PZ.- Photoglob Zurich.
Les premiers photochromes sont présentés, avec un immense succès à l’exposition universelle de 1889. La plus grande part de la production des clichés, dont la production de masse s’est arrêtée après la première guerre mondiale, a été réalisée avant 1900. Environ 30.000 vues ont été répertoriées par Photoglob. Le public, qui se lasse des couleurs sépia, adore ces vues aux couleurs tendres ou franches.
Se sont souvent des paysages, des monuments, des sites naturels qui sont captés. Notamment, des vues d’Égypte, de Terre Sainte, de Naples, de Venise, de Bénarès, les chutes du Niagara, les rues de New York, le Grand Canyon. Lorsque la production en masse de photochromes s’arrêta, peu après la Première Guerre mondiale, le catalogue Photoglob répertoriait environ 30 000 vues.
Les grands photographes de l’époque, le Félix Bonfils, le britannique Francis Frith ou encore l’américain William Henry Jackson figurent parmi les « chromistes ». Ils partaient d’une photographie et inventaient les teintes, ajoutaient des nuages, transformaient la lumière. William Henry Jackson (1843-1942) tient une place à part. Il est non seulement photographe, maisaussi peintre de formation. Ces réalisations sont particulièrement artistiques et font souvent penser à des aquarelles
Le procédé photographique de Gomme bichromatée utilise la propriété que possède le biochromate de rendre insoluble la gélatine après exposition à la lumière. C’est le français Alphonse Poitevin qui le développe dans les années 1850-1855.Robert Demachy (1859-1936) est l’un des premiers à appliquer le procédé à la gomme bichromatée vers1894. Il deviendra l’un des chefs de file du mouvement pictorialiste.
Ces photographes revendiquaient le droit d’intervenir directement sur l’image et d’en donner une interprétation personnelle. Dans ce procédé, sont utilisés les outils du photographe et ceux du peintre : les négatifs, les pinceaux et les pigments. Ce procédé semble avoir été abandonné au début des années 1920.
Un certain nombre de photographes passionnés qui ne veulent pas se laisser enformer dans le « tout digital » se tournent vers des techniques anciennes, qui souvent ont été abandonnées à l’avènement de l’argentique. Les tirages à la gomme bichromatée en fait partie.L’on trouve sur le site d’Erick Mengual un dossier très explicite sur la description de la méthode
Par ailleurs voici quelques exemples de tirages en Gomme bichromatée réalisés par Robert Demachy au début du 20 ème siècle et actuellement par Erick Mangel. On trouve sur ces tirages une « touche picturale » qui rappelle les monochromes réalisés à l’aquarelle ou à la sanguine
Robert Demachy – Mont Saint Michel – Gomme bichromatée
Robert Demachy – Dans les coulisses – Gomme bichromatée
Robert Demachy – Bretagne – Gomme bichromatée
Erick Mengual – Chambre du Roy – Gomme bichromatée