L’aquarelle doit-elle rester pure ?

Pure watercolor societyA l’été 2011 j’ai consacré une série de quatre articles sur le peinture à l’eau.  J’ai débuté par l’aquarelle pure, puis les techniques mixtes, les watermedias et enfin l’acrylique fluide.

Lorsque j’ai commencé à peindre , il y a bientôt 10 ans, J’ai acheté comme tout le monde des ouvrages sensés tout m’apprendre sur la pratique de l’aquarelle. Les rédacteurs, souvent anglo-saxons édictaient quelques règles strictes, notamment que l’on n’utilise pas la couleur blanche. C’est le blanc du papier qui la donne. Et encore moins la couleur noire.
Les temps ont changés. J’ai pu encore le vérifier en visitant quelques grands salons.

Des artistes réputés utilisent, parfois généreusement, la gouache blanche, voir de l’acrylique blanche. Ils s’en servent également en mélange avec de l’aquarelle. Certains ont recours à la couleur noire sortie du tube. D’autres incorporent des collages, du sable, des fils, de la poudre d’or, du gesso, et j’en passe.

Personnellement, je pense que l’utilisation de l’aquarelle doit être prépondérante. Mais je pense que rien ne doit rester figé. N’en déplaise aux tenants de l’orthodoxie. J’allais dire du conservatisme .

 Qu’en pensez vous ?

Aquarelle . . . etc. – Partie 4/4 – La peinture acrylique fluide

On a vu qu’aux États-Unis, les sociétés de « peintres à l’eau » de « watermedia » mais aussi de  « watercolor » acceptent l’usage de la peinture à l’acrylique. Le peintre américain Stephen Quiller a publié un ouvrage « Acrylic as water media » dans lequel il vante de médium qu’il place en tête des peintures à l’eau.

La seule restriction semble être l’obligation que l’œuvre soit peinte sur papier et non sur toile (cf. la discussion sur Artist daily)

Un certain nombre de fabricants proposent de la peinture acrylique fluide, comme « Golden fluid Acrylic » chez  Obee liks  (Anvers) ou chez  Sennelier = Studio Acrylics Fluid chez Pébéo = Fluid Acrylics de Da Vinci.

Les spécificités de ces peintures sont décrites par Patti Brady le dirigeant de “Golden Artist Colors”   et Sophie Guilbert une artiste utilisatrice en évoque l’emploi.

L’aquarelliste américain bien connu Nicholas Simmons a publié une série de trois d’articles « Painting Large Watercolors « Faded Glory » sur le site d’apprentissage Art Graphica et sur le Forum Wet Canvas. J’ai fait une mise en page de la traduction Google sous PDF à télécharger ;  Comment peindre des aquarelles de grandes dimensions – Nick Simmons – Fichiers fusionnés

A la lecture de ce document on voit que Nick utilise conjointement d’acrylique fluide, d’aquarelle et le gesso. Une façon de réconcilier tous les points de vue.

Il est certain qu’il y a encore du chemin à faire pour que les cercles aquarellistes orthodoxes européens adoptent le point de vue de nos amis d’Outre Atlantique. Et après tout est-ce souhaitable ? Toujours est-il que notre ami y contribue en animant cette année et l’an prochain un stage au Manoir de  la Maison blanche auquel mon amie Catherine de Rycke a participé.

Aquarelle . . . etc. – Partie 3/4 – les « watermedia » . . . la peinture à l’eau

 

Nicholas Simmons – Innovative Watermedia

On se rend compte que ce que les aquarellistes d’outre atlantique et leurs organisations continuent d’appeler watercolor devrait plus justement être appelé « watermedia » ce que l’on peut grossièrement traduire par « médiums à l’eau ». Ce qui on va  s’en rendre compte s’éloigne à grands pas de la « pure watercolor »

How does watermedia differ from watercolour? Ou encore Watercolour ? Waterrmedia ? Ce sont des questions dont on discute sur le forum anglophone Wetcanvas

Par contre Ellen Fountain, N.W.S prodigue ses conseils sous le même chapeau « Watercolor & Watermedia instruction : Tips & Demos »

Le prospectus d’inscription à l’exposition annuelle de l’ American Watercolor Society précise qu’elle est ouverte à l’aquarelle (watercolor), à l’acrylique (acrylic) , à la caséine (casein) , à la gouache, à la tempera à l’œuf (egg tempera). Par contre, les collages, les pastels, les images digitales ne sont pas admises.

Le Règlement 2011 du Salon d’Aquarelle de Belgique précisait que « ce salon, depuis se création, a toujours défendu la technique de l’aquarelle pure. Cependant, depuis quelques années et sous l’influence des sensibilités anglo-saxonnes, il est admis que toutes les peintures à l’eau (acrylique, gouache, encres, etc.) peuvent si nécessaire et dans des limites très stricte, accompagner l’aquarelle – Le salon de l’aquarelle de Belgique peut difficilement échapper à cette évolution.Pour autant que ceci soit indispensable à la réalisation de l’œuvre, ces autres matières pourront être admises. Seul le jury sera juge de l’opportinuité de ces apports »

Le règlement de la  Biennale de   Brioude n’évoque pas la question pas plus que le règlement de Saint-Yrieix-le-Perche.

Aux Etats Unis, les artistes commencent à se regrouper au sein d’organisations spécifiques aux watermedia comme la High country watermedia society qui accueille les œuvres exécutées  avec tous les produits solubles dans l’eau : non seulement l’aquarelle transparente  mais aussi la gouache,  la caséine , les crayons, les  pastels, les encres, l’acrylique fluide ou en tubes, peinture à la tempera à l’oeuf, à la la tempera à l’œuf  et autres nouvelles matières comme l’huile soluble dans l’eau.

La Pikes Peak watercolor society organise cet été son International Watermedia Show.

Il en existe d’autres comme la Oklahoma watermedia association , la High Country Watermedia Society, la Penensula Water media Society of Virginia.

D’autres watercolor societies annoncent clairement qu’elles acceptent toutes les techniques à l’eau. C’est le cas de la North star watercolorsociety = Montana watercolor society, de la Sierra Watercolor Society, de la Greater Cincinnati Watercolor Society .

Elles devraient pouvoir accepter Johnny O’ Brady qui  peint avec du thé, d’autres avec du Coca-Cola  ou  du vin

Un ouvrage  Best of worlwide Watermedia Artists présente un certain nombre d’artistes des watermedia Jim Adair = Gloria Miller Allen = Sue Allen = Annmarie Anderson =   Sandy ApplegateAlisha K. Ard =   Linda Baker = Karan Ballantyne = Elise-Meredith Beattie = Chris Beck = Yachiyo Beck =Matt Bialer = Sandra Blair = Jo-Neal G. Boic =  Mary Ann Boysen = Jean Brodie = Kristine Buchanan =Tiffany Budd =  Ruth Canada = Katharine A. Cartwright =   Susan J. CowanRatindra Das =  B J De Castro = Kip Decker =  Rahul Deshpande =  Ellen Jean Diederich = Sandy B. Donn= David Drummond =Evelyn Dunphy = Autry Dye =Sterling Edwards = Sy Ellens = Jerry Ellis = Cheryl A. Fausel = Rosemary S. Ferguson = Josie Fife = Jonathan Frank = Ming Franz = John Frazee = Alison Gilmour =Marianne Glick =Judy Greenberg =Barbara Groenteman = Linda Gunn = Dora Hagge = Lorena Kloosterboer = Ruth Glenn Little = Mal Luber = Carol McArdle = Conrad Mieschke = Mark de Mos = Nancy Moskovitz = Terry Arroyo Mulrooney =  Mary Nunn = Jane Palmer = Catalina O. Rankin = Stephen Rice = Leslie Sinclair = Margot Cormier Splane = Sharon A. StoneDashuai Sun =  N.C. Swan = Mira M White

Aquarelle etc . .. Partie 2/4 – Techniques mixtes > En anglais Mixed media

Les techniques mixtes

Le  terme  Mixed media ou techniques mixtes est utilisé lorsque dans une œuvre l’artiste utilise plusieurs composants. Dans une œuvre peintre à l’huile, à l’acrylique, à l’aquarelle,  l’artiste va utiliser un ou  plusieurs médiums complémentaires Ce peut être par exemple l’encre de chine, et l’aquarelle et bien d’autres médiums tel que les feutres, les crayons de couleur, les pastels gras , les encres, les craies, le stylo à bille, etc. Mais en fait bien d’autres « ingrédients » peuvent être utilisés : des pages de magazines, de journaux, du papier peint, des affiches, des photographies, du tissus, des terres, du bois, du carton,  des adjuvants de texture,etc. Voir aussi mon article de janvier 2010

Pour résumer, il s’agit d’un procédé qui consiste à allier plusieurs techniques différentes, sur une multiplicité de supports, pour une même œuvre.

Dans le passé, Léonard de Vinci colore ses dessins avec des pastels, William Blake rehausse ses gravures de lavis ou Edgar Degas utilise le fusain et les pigments

Mais la généralisation de l’utilisation de techniques mixtes commence avec les collages de Pablo Picasso et Georges Braque les fondateurs du Cubisme. Par la suite de nombreux  artistes leur ont emboîté le pas Arman = Christian Boltanski = Rhea Carmi = Hubert_Duprat = Marcel Duchamp = Jane Frank =  Ismail Gulgee = Dick Higgins = Paul KleeAlison Knowles =Marita Liulia =  Jim McNitt = Christina McPhee = Annette Messager = Patricia Piccinini = Barbara Rapp Man Ray Mateo Romero

J’ai dans des  articles de janvier 2010 montré des œuvres d’artistes reconnus et d’autres artistes qui le sont moins.

Le prochain article traitera des « watermedias »

Aquarelle etc . . . – Partie 1/4 – l’aquarelle tout simplement – Pure watercolour- Transparent watercolor

Au 19ème siècle dans le monde anglo-saxon  dans les débats qui opposent les tenants de la gouache et de l’aquarelle traditionnelle, c’est la transparence qui fait triompher cette dernière. On n’utilise pas le  blanc du dioxyde de titane  mais celui du papier et les terres avec parcimonie ainsi que le noir.

Ces données sont de plus en plus souvent remises en questions, notamment dans les pays anglo-saxons. J’ai voulu y voir un peu plus clair. Aussi, je me propose dans cette série de quatre articles d’aborder quelques acceptions qui se rapportent à l’aquarelle. Ce sera  «  l’aquarelle etc.… »

Tout d’abord l’aquarelle pure, puis celle mêlée à d’autres médiums, les mixed media, puis les watermedia où l’eau n’est pas toujours de l’eau et enfin celle où il s’agit en fait d’acrylique.

Un petit groupe informel « The Pure Watercolour Society – PPS » réunit James Fletcher Watson =David Curtis=  Robert Wade = Charles Reid =  Steve Hall = Judi Whitton =   Andrew Hucklesby = Tony Taylor = Peter Cronin. Ces grands aquarellistes veulent suivre l’exemple des artistes du 19ème siècle, comme John Sell Cotman, Richard Parkes Bonington, David Cox, Thomas Girtin ou J.M.W. Turner et leurs “suiveurs” au 20 ème siècle comme, Edward Seago, , Leonard Squirrell, Charles Knight.

James Fletcher Watson disait lors de la création de cette structure en 1999 qu’il ne s’agissait pas de les copier, mais de s’en inspirer, d’être simple et efficace pour exprimer la beauté du paysage, en privilégiant la transparence et l’utilisation des glacis.

La “Transparent Watercolor Society od America – TWSA” constate que la technologie moderne produit de nombreux nouveaux produits solubles dans l’eau. La plupart des Sociétés d’Aquarelle accueillent les artistes qui utilisent les nouveaux médiums solubles dans l’eau issus de la chimie moderne. La TWSA quant à elle, elle entend maintenir la distinction entre les média à base d’eau et  l’aquarelle transparente et promouvoir uniquement cette dernière. La Transparent Watercolor West Society poursuit le même but.

En 1980 Inessa Drekastch a publié Transparent watercolor : Painting Methods and marerials. L’aquarelliste Jim Kosvanec tenant de la “pure watercolor”  donne sur son site une sélection de tubes d’aquarelles transparentes. Le site de Painters on line a mis en ligne en 2008 un article de David Poxon publié dans « The artist » consacré à la « Pure watercolour » Enfin sur le « Face Book » francophone  un compte est ouvert qui s’appelle The art of the pure watercolour