Au cours de l’année 1948, deux groupes d’artistes canadiens publient un manifeste dans lequel ils expliquent leur démarche.
Le Manifeste Prisme d’yeux est publié à Montréal, le 4 février 1948 par le peintre Alfred Pellan. Il avait été rédigé par Jacques Godefroy de Tonnancour, peintre et professeur d’arts plastiques.
Le manifeste Prisme d’Yeux, qui n’a rien à voir avec l’optique, affirme qu’il s’ouvre à toute peinture d’inspiration et d’expression traditionnelle qui appartient à la vie. Il accepte toutes les orientations, « souvent opposées comme le jour et la nuit, le feu et l’eau »,
Chaque membre est libre d’appartenir à d’autres groupes artistiques qui militent pour l’indépendance de l’art, Pour intégrer le groupe il faut recueillir l’approbation des ¾ des membres. Il n’y a pas de jury d’admission aux expositions. Il appartient à chaque membre de maintenir une haute qualité.
Ce mouvement se voulait le lieu de rencontre de plusieurs tendances (yeux) de l’art moderne, la figuration la semi-abstraction le cubo-surréalisme
Outre ses initiateurs, le manifeste a été discuté et signé par les peintres ou sculpteurs : Louis Archambault =Léon Bellefleur = Albert Dumouchel =Gabriel Filion =Pierre Garneau =Arthur Gladu =Jean Benoît =Lucien Morin =Mimi Parent =Alfred Pellan =Jeanne Rhéaume = Goodridge Roberts =Roland Truchon =Gordon Webbe.
Deux modestes expositions furent organisées en février et mai 1948 puis le groupe disparu.
Refus global est un recueil de textes rédigés notamment par Paul-Emile Borduas. Le coeur de l’ouvrage est constitué par le manifeste. Il est publié à Montréal le le 9 Août 1948, par les Éditions Mithra-Mythe créées pour l’évènement.
Il reflète le point de vue du groupe des Automatistes . Ce manifeste radical et libertaire , part en guerre contre une société bloquée. Elle est sous l’emprise dogmatique de l’église et de la société conservatrice québécoise. C’est la période de la Grande noirceur sous le régime ultra-conservateur du gouvernement de Maurice Duplessis.
Le Refus global promeut la liberté individuelle, exempte des contraintes morales de l’époque. Il a scandalisé les autorités et la presse de l’époque. Borduas est chassé de son poste d’enseignant et s’exile aux États-Unis. Mais par la suite le manifeste est considéré comme le précurseur de la Révolution tranquille et du modèle québecois.
Étaient signataires du manifeste, les artistes visuels Paul-Émile Borduas = Madeleine Arbour =Marcel Barbeau =Pierre Gauvreau =Fernand Leduc = Jean-Paul Riopelle = Jean-Paul Mousseau = Françoise Sullivan =Marcelle Ferron =Maurice Perron, des gens du spectacle vivant :Françoise Riopelle = Muriel Guilbault= Louise Renaud, des poètes Claude Gauvreau = Thérèse Renaud-Leduc et un psy Bruno Cormier