L’art aborigène australien contemporain

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Un peu d’histoire

On pense que les ancêtres des aborigènes sont venus d’Asie, il y a environ 40 000 ans, à pied sec, profitant d’une baisse du niveau des mers entre l’Asie et l’Australie. Ils  étaient organisés en tribus nomades. Pendant toute la période de « colonisation » Ils ont été longtemps concentrés, pour ne pas dire « parqués », dans les régions septentrionales, dans des réserves appelées « communautés » . Ce n’est qu’en 1967 qu’ils ont été obtenu la citoyenneté australienne et en 1976 que des terres leurs ont été restituées.

Ils ignoraient toute forme d’écriture et la transmission du savoir était orale. La peinture rupestre, corporelle, sur les écores ou sur le sable,  a toujours joué un rôle très important dans les cérémonies initiatiques. Les représentations picturales, intègrent « l’évocation du Temps du Rêve » et la transmission du savoir entre les anciens et ceux qui sont initiés. 

L’art aborigène contemporain 

Des 1934, le peintre australien Rex Batterbee enseigne, la peinture des paysages à l’aquarelle, à quelques artistes comme Albert Namatjira. Mais l’on reste dans la culture occidentale.  

C’est à Geoffrey Bardon, professeur de dessin, que l’on doit en 1971-1972, d’avoir initié la renaissance de l’art aborigène. Il a d’abord intéressé des adolescents puis des adultes de Papunya au nord est d’Alice Spring. Ceux-ci  souhaitaient retrouver, préserver et de transmettre leur patrimoine culturel et artistique menacé. Leurs œuvres sont réalisées à la peinture acrylique, tout d’abord sur carton, puis sur toile. L’essentiel des peintures sur toile reprend les motifs du « Temps du Rêve » : évocation des Grands Ancêtres, des sites liés à leur commémoration et de cérémonies sacrées organisées autour de points d’eau… Héritière des peintures rupestres, sur sol et sur écorce, la peinture sur toile en reprend les symboles. Chaque symbole, renvoie à une codification esthétique précise. Enfin l’antique peinture sur sable influence la technique pointilliste dite « peinture à points ». La pratique picturale est très tactile, c’est, un art du toucher et de la matière.

Bien entendu, un peu comme en France à Vallauris, l’on trouve en Australie des boutiques de souvenirs, qui vendent une production stéréotypée sans grande valeur artistique. Mais à côté des marchands du temple, s’est développé un véritable art aborigène.

On citera parmi ses représentants Clifford Possum Tjapaltjarri (1932-2002) Johnny Warangkula, dont l’une de ses œuvres «  Water Dreaming at Kalipinya » a été adjugée plus de 350.000 euros en 2000. Un certain nombre d’artistes se sont regrupés au sein de l’association Warlukwlangu, Paddy Japaljarri Stewart  en est issu. De la communauté d’Utopia il faut citer d’Emily Kame Kngwarreye  actuellement âgée de 80 ans. Sa nièce Kathleen Petyarre, Rover Thomas, Queenie McKenzie et Gordon Bennett ,  Turkey Tolsen Tjupurrula  Minnie Pwerle,  Petyarre, Ronnie Tjampitjinpa ou encore, : Ningura Napurrula, qui a réalisé certaines peintures ornementales du Musée du Quai Branly. 

On trouvera ci-après de nombreux sites et portails consacrés à l’art aborigène australien contemporain. 

http://www.aboriginalartdirectory.com/ 

http://www.nouvellescles.com/rubrique.php3?id_rubrique=118

Azureva

http://pedagogie2.ac-reunion.fr/clgLaSaline/vie_scolaire/Aborigenes/CultureAbori.htm

Berndt  Museum of Anthropology

http://www.berndt.uwa.edu.au/

Galeries

http://www.artsdaustralie.com/ 

http://www.artaborigene.com/sitev2/artaborigene.php

http://www.galerielucberthier.com/ 

http://www.peintureaborigenedaustralie.over-blog.com/ 

http://www.artaborigenedaustralie.com/

Et voici quelques exemples d’œuvres d’artistes cités 

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Ningura Napurrula

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Emily Kame Kngwarreye

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Kathleen Petyarre

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Clifford Possum Tjapaltjarri

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Naata Nungarrayi

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Paddy Japaljarri Stewart

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Johnny Warangkula

9 commentaires sur “L’art aborigène australien contemporain

  1. Bonjour,

    Merci pour votre article et ce partage. Effectivement l’art Aborigène comme leur culture est bien plus diversifiée que ce que l’on pourrait penser. Les Aborigène parlaient par exemple 250 langues différentes avant 1788 et aujourd’hui encore en parlent près de 70.

    L’art du Nord de l’Australie à Maningrida, Yirrkala par exemple, est fort différent du centre de l’Australie. Dans ces zones tropicales, les peintures en pigments naturelles sont réalisées sur écorce ou sur des troncs d’eucalyptus par exemple, avec des rayures rituelles, ou un style au rayon X qui montre l’intérieur des animaux.
    Deux artistes fameux de ces deux centres d’art ont participé au projet architectural du Musée du Quai Branly à Paris : John Mawurndjul et Gulumbu Yunupingu.

    Dans le Kimberley, différentes communautés artistiques et centres d’art explorent plus des peintures en pigments naturels appliquées sur des toiles de lins, comme à Warmun par exemple.
    Les Artistes Rover Thomas, Paddy Bedford, Lena Nyabi figurent dans les plus grands musées en Australie mais également à travers le monde. Lena Nyadbi a par exemple participé en 2013, au projet de Jean Nouvel de reprendre une de ses peintures sur 700 m2 sur le toît du musée du Quai Branly. L’œuvre est visible de la tour Eiffel.

    L’art Aborigène ne s’arrête pas là avec des œuvres sous forme de gravures, de sculptures en bois ou bronze, de travaux photos et même de vidéo. Il tire sa substance de la plus ancienne culture continue au monde et embrasse avec fertilité les matériaux et médias de l’art contemporain.

    Comme pour l’art Africain, la provenance des œuvres reste un élément clef pour les collectionneurs ou amateurs, comme une démarche éthique respectant les artistes.
    Les grandes maisons de ventes aux enchères n’acceptent que très rarement par exemple les œuvres ne venant pas de centres d’art officiels : structures gérées par les Aborigènes eux-mêmes.

    Actuellement de très belles expositions d’art Aborigènes sont organisées à travers le monde : au musée de la civilisation de Québec en octobre 2015, au musée Océanographique de Monaco en mars 2016, hier cet été 2015 au British Museum…
    Un mouvement artistique riche, fertile, qui a de l’avenir et a changé la vie d’un peuple premier.

  2. J’ai eu le grand plaisir d’admirer hier à Paris, l’exposition « aux sources de la peinture Aborigène. c’est l’une des plus belles expositions qui existe, magique tout simplement. Les artistes nous font partager cette magie du bush, cette peinture spécifique et leur talent créateur.Emotion assurée.

  3. Bonjour, Madame, Monsieur,

    je cherche à atteindre Madame Herrenschmidt dont j’ai admiré les dessins d’audience.

    Pourriez vous m’aider ?

    Avec mes remerciements pour votre attention et l’expression de mes sentiments distingués.

    Ch.Dulcy

  4. Je ne connais pas les tenants et les aboutissants de la vente des oeuvres d’art des arborigènes et je ne veux pas non plus me faire l’avocat du diable….Mais ici en Belgique Francophone, les galeristes prennent 30 à 50% sur les oeuvres d’art + une location de 1000 € pour la salle d’exposition (toute la salle ou en partie, ca dépend de sa grandeur) et cela pour 3 semaines a 1 mois. Alors a Paris …une ville qui est une vitrine sur le monde…Je ne trouve pas cela cependant normal, mais l’artiste n’y trouve t il pas aussi quelque part « son compte » ? Je pense que oui

  5. QUELQUES REMARQUES
    Il n’y a pas un art aborigene mais biendes arts:celui du désert central n’est pas celui du Kimberley ou de la terre d’Arhnem.(vous ne présentez que le désert central).
    Bardon est parti désespéré de Papunya et la « fourmi à miel » a été détruite par le directeur de l’école suivant .En tant que peintre ,Bardon n’était qu’un banal aquarelliste mais il fut en effet un grand médiateur.il n’a rien créé mais a sauvé l’identité aborigène puisque l’école regroupait des tribus habituellement dispersées et de cultures différentes(totémisme)
    Je trouve regrettable surtout que vous faites de la publicité pour des galeries parisiennes qui vendent des oeuvres au nom du commerce équitable en triplant parfois le prix d’achat au peintre.

  6. Merci pour votre billet qui a le mérite de citer des artistes. Un point important, contrairement à ce que le texte laisse entendre, la renaissance de l’art aborigène n’a pas été initié par des australiens blancs (Bardon ou Rex Batterbee) mais bien par les peintres aborigènes eux-mêmes et cela dès les années 1950 et 1960. Les blancs, et notamment Bardon, ont servit de médiateurs en quelques sortes, mais ce sont les anciens qui ont pris l’initiative de peindre entre autre pour démontrer les liens aux terres dont ils avaient été dépossédées (Bardon l’explique lui même dans le film « Mister Patern ». A Papunya, les anciens sont allés voir Bardon et pas l’inverse). Cela peut être considéré comme un détail mais cela change quand même la portée et la compréhension de ce mouvement artistique.

    L’histoire de l’art (toujours à la recherche de mythes fondateurs), a donc attribué la re-naissance de l’art aborigène à des blancs. La légende s’est propagée jusqu’ à nos jours, on la retrouve dans toutes les galeries, expositions et les écris sur l’art aborigène…

    AM

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