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Le Lam, Lille Métropole, musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut
présente une exposition consacrée, Aloïse Corbaz célèbre artiste de l’Art brut
Cette exposition à caractère rétrospectif s’organise autour du Cloisonné de théâtre, œuvre maîtresse qui fût solennellement remise en 1951 par l’artiste à Jacqueline Porret-Forel, médecin qui s’intéressait à ses œuvres depuis 1941.
Au sein de la collection d’art brut du LaM, le Cloisonné est présenté à la verticale, par rotation de 3 mètres tous les quatre mois. À l’occasion de l’exposition, ses 14 mètres de rouleau sont exceptionnellement présentés à plat et en totalité.
L’exposition se développe en ensembles chronologiques et stylistiques ou thématiques autour des trois actes qui constituent le Cloisonné de théâtre : Ma confession de ces derniers jours – Grand bal de nuit – Le ricochet solaire – Le cloisonné de théatre – Psyché et l’amour –
Aloïse y représente de façon récurrente des personnages historiques Elisabeth d’Autriche, Napoléon, Guillaume II, le pasteur Chamorel et aussi les personnes qui lui sont attachées, telle Jacqueline Porret-Forel,Hans Steck, Alfred Bader, André Breton, Roger Gentis, Jean Dubuffet
Aloïse Corbaz (1886-1964) est une artiste suisse née à Lausanne, dans une famille modeste. Elle est une figure importante de l‘Art brut reconnue internationalement.
Elle obtient le baccalauréat puis se forme à la couture et au chant. Ensuite elle gagne sa vie comme surveillante dans des pensionnats. Elle est » expédiée » à Postdam par sa sœur, suite à une liaison jugée scandaleuse avec un prêtre défroqué. Elle rentre en Suisse peu avant la guerre de 14-18. Elle traverse une crise de mysticisme.
En 1918, en plein désarroi, elle est hospitalisée pour schizophrénie à Cery-sur-Lausanne En 1920 est internée à l’asile de la Rosière à Gimel-sur-Morges. Elle y restera jusqu’à sa mort, 44 ans plus tard. Elle repasse et elle commence à dessiner, avec des moyens de fortune . . . sur sa table à repasser.
Dès cette époque le professeur en psychiatrie Hans Steck et Jacqueline Porret-Forel, « l’Ange Forel » médecin généraliste, s’intéressent à la production d’Aloïse. Madame Porret-Forel rédige une thèse, publie des articles et de monographies qui font connaître le travail de sa protégée. En 1947, elle présente Aloïse à Jean Dubuffet qui intègre son œuvre dans l’art brut dont elle devient l’icône. Celui-ci pensait qu’elle n’était pas folle, mais simulait pour se protéger, vivre dans un cocon.
Aloïse réalise des œuvres de dimensions et de formes diverses, sur du papier d’emballage parfois cousus pour les grandes œuvres. Elle utilise ce qu’elle trouve : craies grasses, mines de plomb, crayons de couleurs, gouache et sur la fin de sa vie des stylos feutres. Elle s’inspire des journaux, des magazines, des cartes postales.
Au premier abord l’on pense à des dessins d’enfants. Ils sont en réalité bien plus complexes car nourris de son expérience douloureuse de l’existence. L’œuvre est colorée, luxuriante, peuplée de figures historiques, de couples d’amoureux, de personnages d’opéra, de symboles pacifistes ou religieux