A propos des salons consacrés à l’aquarelle

J’observe actuellement la tendance  dans les salons d’aquarellistes en France, de séparer les artistes amateurs des artistes professionnels. C’est une façon de ne pas « mélanger les torchons et les serviettes ».

Insidieusement, dans l’esprit des uns et des autres, s’opère un clivage, à mon avis influencé par les « marchands du temple »

Un peu comme au foot dans les faits, l’on classe les artistes en au moins cinq catégories : 1/ les maîtres, de préférence internationaux =  2/ les professionnels  agréés par les jurys des « grands » salons, qui ont les honneurs des magazines spécialisés =3/  autres  professionnels = 4/ les amateurs, sans oublier . . . 5/ les débutants

Tout ceci est bien artificiel et répond à « l’aquarellement correct », aux conventions qui perpétuent un classicisme de bon aloi. Mais heureusement le talent est mieux partagé et se rencontre dans toutes les catégories évoquées. Souvenons nous du Salon des Refusés

Je pense être assez passionné par l’aquarelle et avec les moyens de ce blog, en être un défenseur, pour être autoriser à donner ici mon sentiment. J’espère que cette liberté de ton ne choquera pas mes nombreux amis aquarellistes . . . de toutes catégories

9 commentaires sur “A propos des salons consacrés à l’aquarelle

  1. Je ne pense pas qu’il faille réduire le statut d’un artiste au fait qu’il soit ou non professionnel.
    Personnellement je suis un amateur, mais au sens noble du terme. Je suis inscrit à la maison des artistes juste pour être en règle avec la loi et non pour me donner des allures de pro.
    La qualité d’un artiste devrait juste se mesurer aux résultats. Ce qu’il produit est-il bon ou mauvais?
    Ce sont aux organisateurs des salons de faire la distinction. Un professionnel peut être refusé et un amateur admis. C’est la qualité des oeuvres qui importe et c’est le seul critère à retenir. C’est l’aquarelle qui devrait toujours avoir le dernier mot.
    Denis

  2. Je ne pense pas qu’il faille réduire le statut d’un artiste au fait qu’il soit ou non professionnel. Personnellement je suis un amateur, mais au sens noble du terme. Je suis inscrit à la maison des artistes juste pour être en règle avec la loi et non pour me donner des allures de pro. La qualité d’un artiste devrait juste se mesurer aux résultats. Ce qu’il produit est-il bon ou mauvais? Ces aux organisateurs des salons de faire la distinction. Un professionnel peut être refusé et un amateur admis. C’est la qualité de ses oeuvres qui importe et c’est le seul critère à retenir. C’est l’aquarelle qui devrait toujours avoir le dernier mot.

  3. Bonjour,

    Bien que ce « billet d’humeur » date de 2011, comme j’y vois un commentaire de Xavier Swolfs le 30 juillet 2015, je saute dans le train en marche parce qu’il est question ici, d’un problème crucial.

    Tout d’abord, qu’est-ce qui fait la différence entre artiste professionnel et artiste amateur de manière intrinsèque ?

    Il y a la vocation, l’essence même de la personne.
    Être artiste ne se décrète pas.
    C’est une tournure de l’esprit, de l’âme, une façon de voir le monde, qui le lui fait regarder d’une certaine manière et, la pulsion incontrôlable de vouloir le décrire et le montrer par le
    biais d’une oeuvre.

    C’est aussi un sacerdoce. C’est une vie de travail, d’étude, de production constante, pas toujours payée de retour. Dans cette époque où tout le monde (ou presque) se dit « artiste », dans une société où la téléréalité le fait croire, où même les structures éducatives l’inculquent, le public ne sait plus faire la part des choses.

    Non. On ne peut être un artiste (professionnel) si l’on exerce en dilettante ou seulement par le biais de ses loisirs, même si l’on est doué.
    Pour autant, lorsque l’on peint en amateur dans la solitude de son atelier, il est normal, nécessaire de montrer son travail, de le confronter aux regard des autres.
    Mais, on ne doit pas se mettre sur le même pied que les pros, en donnant un prix à ses productions, surtout si l’on se permet (comme beaucoup), de surévaluer son travail.
    Ce qui fait une concurrence déloyale à ceux qui paient (souvent avec peine), des charges diverses et impôts.
    Et pendant que sera vendue une oeuvre d’amateur à un client qui pensera investir (inutilement) pour l’avenir ou, aura pensé encourager un artiste qui n’en est pas un, un professionnel exposé à côté, qui rame peut-être aura perdu un acheteur…

    Bien sûr, la peinture, les toiles, les papiers, les pinceaux coûtent cher et il faut bien avoir un petit fond de roulement pour continuer. Il faut bien aussi commencer quelque part si l’on veut se lancer sur le marché.

    C’est là qu’intervient le délicat problème du statut social et fiscal.

    Car, comment faire pour se faire connaître sans exposer ni vendre ?
    Comment faire pour payer des charges et taxes diverses si l’on gagne des clopinettes ?
    Comment faire si l’on est obligé de basculer dans un statut qui risque de coûter très cher et de faire perdre les droits les plus élémentaires tels que ceux de l’accès à la santé, parce qu’on n’aura pas suffisamment cotisé à la S.S. ?

    La loi française sur le statut des artistes est top compliquée et surtout trop contraignante.

    Combien d’excellents peintres sur le bord de la route, découragés et abandonnant leur vocation ?

    Même la M.D.A., bien que très à cheval sur les règles et soucieuse de la défense des peintres, n’échappe pas à certains travers.
    Pourquoi ? Parce qu’alors même qu’il est très difficile, voir impossible pour certaines catégories de peintres, comme les décorateurs (qui sont aussi des créateurs), d’y accéder, on y voit foultitude de « zozos » qui ne savent, ni dessiner, ni composer, ni peindre inscrits et répertoriés comme « artistes ».

    Il fut un temps (béni), où il était impossible d’y entrer sans prouver que l’on avait les capacités, les diplômes, ou l’expérience professionnelle. De plus, le parrainage par 2 artistes membres était obligatoire et l’on devait encore passer par un jury de sélection.

    Aujourd’hui, le moindre « pékin moyen », qui s’est payé un stage éclair dans un atelier d’artiste ou un studio de formation s’y déclare, sans que personne n’y trouve rien à redire… ou presque.

    Alors oui. Le mélange des genres est extrêmement mauvais et ne profite à personne… seulement aux organisateurs qui trouvent à bon compte le moyen de se faire un peu d’argent par le biais des % qu’ils pompent à ceux qui vendent ou aux organisateurs d’expositions municipales qui trouvent eux-aussi, à bon compte le moyen d’organiser des animations pour leurs concitoyens mais se gardent bien de payer les « droits de monstration » aux professionnels.

    Ben oui. Parce qu’il y a cela aussi. Et cela, les amateurs n’y ont pas droit mais cela permet « d’oublier » de les régler à ceux qui en ont le droit et qui, malgré tout, doivent payer pour accrocher…

    Donc, la situation étant déjà suffisamment inextricable, « IL NE FAUT PAS MÉLANGER LES TORCHONS ET LES SERVIETTES », n’en déplaise à certains. Et ceci n’a rien à voir avec un éventuel « Salon des refusés » qui eux, étaient des artistes PROFESSIONNELS.

    Comme le dit Xavier Swolfs, la solution est d’intégrer une association de peintres qui savent de quoi ils parlent.
    D’ailleurs, au passage, un grand merci à tous ceux-là qui ont eu cette excellente initiative et qui vont peut-être sauver par ce biais beaucoup de personnes de talent qui désespéraient dans leur coin de ne pouvoir accomplir leur VOCATION…

    Bien cordialement.

  4. Je trouve cette rubrique intéressante.
    Bravo Pierre de présenter cela d’une manière amicale pour les aquarellistes. Quoi qu’il en soit, les dernières années l’aquarelle a explosé, d’abord en Belgique et par la suite en France.
    Notre Institut de l’Aquarelle AIB date déjà depuis 39 ans et nous avons vu l’évolution de cet art mal aimé. Vu les quantités des expositions actuelles nous ne savons plus suivre suite au choix et aux nombre d’évènements en Europe et dans le monde.C’est aussi dut aux hebdomadaires comme l’Art de l’Aquarelle, qui ont pris une extension fabuleuse, d’abord en français et ensuite en anglais.

    En ce qui concerne la différence entre un professionnel et l’amateur c’est une histoire et un choix d’organisation. Pour respecter cet art difficile il faut à tout prix faire une sélection. Nous avons trouvé parmi des amateurs des personnes qui ont le don de comprendre cette peinture à l’eau et qui à la longue deviennent des aquarellistes respectables.L’avantage d’une association est que des amateurs intelligents cherchent à nous rejoindre pour faire parti d’un groupe bien structuré pour prendre leur élan et ainsi s’intégrer dans ce monde artistique.

    Suivant les règles de notre association,à chaque salon ou exposition les professionnels et les amateurs qui veulent exposer sont obligés de passer par un jury extérieur. Suite à cela nous n’avons plus jamais des discussions et des malentendus.
    En plus les membres qui ont été sélectionnés 7 fois en 10 ans de temps, reçoivent le titre de « master » (kernlid).
    Une reconnaissance de « QUALITE » et d’engagement. Ce sont eux qui représentent la belgique aux expositions européennes (ECWS). Chaque année c’est un autre pays qui invite les
    associations européennes. En 2014 l’ Espagne à Cordoba. En 2015 à Llança- Espagne et l’année prochaine en 2016 en France à Avignon.

    Nous tous, peintres, avons dû passer des années d’amateurisme pour arriver à un stade où le public nous accepte.Ce sont les autres qui font la critique de vos peintures et il faut être solide pour pouvoir
    faire une synthèse, se critiquer soi- même et répondre à des exigences toujours de plus en plus rigoureuses. Il faut être passionné pour aboutir à un niveau professionnel et ce n’est pas donné à tout le monde.
    C’est le travail, encore toujours le travail et la créativité qui peuvent aboutir à un résultat acceptable.

    Conclusion: Ne pas mélanger les torchons aux serviettes car cela donne une très mauvaise impression aux différents salons où cela se fait et ne sert absolument pas l’art de l’aquarelle, autant continuer
    à tenir un salon des refusés. Quand je vois le nombre d’amateurs qui ne sachant ni dessiner ni peindre vouloir à tout prix exposer du n’importe quoi, personnellement je trouve cela pas permis et grotesque ! C’est pour cela que l’aquarelle est considéré comme un art mineur.
    HEUREUSEMENT qu’il y a des professionnels pour rectifier le tir !!!

  5. Il y a quelques années, à Namur, certains amateurs ont demandé cette séparation, sans succès. Je ne sais pas maintenant si tout les artistes continuent à être mélangés dans la salle…je n’y suis plus allé.
    Personnellement, ce qui me dérange n’est pas tant la séparation des exposants, mais surtout le fait de mentionner sur les affiches « expositions professionnelles » ou « amateurs »…cela induit auprès du public une appréciation moindre pour les amateurs, avant même d’avoir regardé une oeuvre (amateur = amateurisme).
    Je pense que le public est adulte et apte à juger « sur pièce » la qualité d’une oeuvre sans déjà guider ou orienter son jugement préalablement.
    Au final, je pense donc que c’est mieux de mélanger tout le monde et de laisser le public juge.
    Cette situation de vouloir différencier doit probablement résulter d’une demande des « pros » pour des questions commerciales.

  6. Bonsoir Muriel,

    Merci de commenter mon billet, qui n’est pas d’humeur, mais seulement l’expression d’un ressenti en préparant mes présentations des salons d’aquarellistes, au fil des mois. C’est un constat que je fais.

    Mais contrairement à ce que tu as l’air de penser il n’y a aucune rancœur dans mon propos.

    Pour moi la différence essentielle entre professionnel et amateur est que le premier vit de son art alors que second exerce une activité professionnelle dans un autre domaine ou est retraité.
    Je suis inscrit à la Maison des Artistes mais je ne soutiendrai pas que je suis un aquarelliste professionnel.

    De toutes façons je ne regrette pas d’avoir lancé ce petit pavé dans la mare. Les échanges d’idées sont toujours fructueux.

    Cordialement

    Pierre

    1. Comme quoi, autre chose entre en jeu en plus de tout ce que l’on a pu dire : le sens que l’on donne au mot professionnel.
      Dans votre définition, il y a peu de professionnels, car peu vivent uniquement de leur art ! Beaucoup de peintres dits professionnels ont un deuxième métier qui leur permet ou de vivre, ou de compléter ce qu’ils gagnent avec la peinture : ils donnent des cours, sont enseignants en A.P ou exercent tout autre métier. C’est mon cas.
      Je vous souhaite un bon salon avec les aquarellistes en Nord : j’ai eu l’occasion de rencontrer Odylle et Catherine De Ryck, toutes les deux très sympas. Je crois que Françoise Guinvarch, avec qui j’ai sympathisé, fait aussi partie de votre association. Nous exposons d’ailleurs toutes les deux à Milly-la-Forêt.
      Peut-être un de ces jours sur un salon !
      Cordialement

  7. Il y a une différence « de base » entre professionnel et amateur : l’un paye ses charges et déclare ses revenus, l’autre pas. Pour le public, je pense qu’il est bon de faire le distinguo entre les deux, ne serait-ce que pour expliquer des prix plus élevés dus aux charges (quoique…ce n’est pas toujours le cas, malgré les charges en moins…)
    Alors pourquoi tant de rancœurs ! Pour avoir participé à plusieurs festivals où le distinguo était fait, je peux vous affirmer que « sur le terrain » cela se passe très bien entre les peintres, les uns respectant le statut des autres. Les sujets de discussions ne sont pas axés sur cela, mais plutôt, sur des échanges sur la peinture. Les amateurs sont très contents de côtoyer les professionnels et vis-versa, chacun respectant le statut de l’autre.
    Le distinguo ne remet aucunement en question la qualité des œuvres présentées qui n’a rien à voir avec le statut de chacun.
    Enfin voilà ce que j’en pense, mais il suffit de demander aux peintre amateurs concernés, ce qu’ils en pensent eux.
    Cordialement,
    Muriel Buthier-Chartrain

    1. Il y a aussi des peintres qui sont « classés » dans les amateurs tout en ayant leur siret, mais qui n’ont pas le même parcours. Il y a vraiment tous les cas de figure. Il appartient aux organisateurs de faire leur choix, et si l’on accepte de participer à l’évènement, de respecter leur choix. Tout comme dans les sélections salon, les choix des prix jury etc… S’il l’on n’accepte pas les choix, il faut se contenter d’expos perso….

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