Mel Bonis une compositrice française à (re)découvrir

signaturemb.1230832783.gif

Ce n’est pas le concert du nouvel an. Je veux simplement parler d’une compositrice française qui sort petit à petit de l’oubli.
J’habite la métropole lilloise et je reçois donc les émissions de Musiq3, la station de musique classique de la Radio Télévision Belge d’expression française. Mardi 23 décembre, Michel Béro, a consacré son émission quotidienne« Carnet de notes » à la compositrice française

Mélanie Bonis dite  Mel Bonis (1858-1937)

mel-bonnis.1230832797.jpg

Son arrière petite fille, la pianinste Christine Geliot et sa petite fille Yvette Domange consacrent un site qui est dédié à la biographie et à l’œuvre de leur aïeule

http://www.mel-bonis.com/

Née dans une famille d’artisans parisiens, elle travaille dès l’âge de 12 ans en autodidacte. A 17 ans, elle entre au Conservatoire de Paris où elle suit les cours de piano, orgue, écriture, avec Auguste Bazille, Ernest Guiraud et César Franck, partageant les mêmes bancs que Debussy et Gabriel Pierné. Elle obtient un premier prix d’harmonie et suit avec succès la classe de composition

C’est alors que ses parents l’obligent à interrompre ses études musicales pour la marier à un industriel beaucoup plus âgé qu’elle. Après cette consacrée à « ses devoirs familiaux » elle reprend contact avec le monde musical, dans l’incompréhension totale de son entourage.

Elle écrit alors, plus de trois cents œuvres, piano, orgue, musique de chambre, orchestre, mélodies, chœurs. Dans la veine postromantique, c’est une œuvre variée et originale, foisonnante d’inspiration, richement harmonisée avec une intéressante recherche rythmique, une musique qui reflète la grande sensibilité et la puissance d’inspiration de son auteur.

Entre 1900 et 1910, Mel Bonis connaît une certaine notoriété dans le milieu musical parisien: elle gagne deux concours de la Société des Compositeurs de Musique, sa musique est jouée dans le cadre de la Société Nationale de musique, et, fait unique pour une femme, elle devient secrétaire de la Société des Compositeurs de Musique. Elle est jouée dans des salons, aux Concerts du Conservatoire, au Châtelet. Les musiciens éminents de son temps parlent de sa musique avec respect et admiration: « Je n’aurais jamais cru qu’une femme fut capable d’écrire cela » (SIC), dit Camille Saint-Saens en parlant de son premier quatuor, « elle connait toutes les ficelles du métier ».

Mais dans la dernière partie de sa vie, Mel Bonis est physiquement et psychologiquement déprimée. La concurrence des compositeurs modernes fait un tort considérable aux postromantiques. Elle continue à composer, mais dans l’ombre. Elle écrit dans ses mémoires: « Mon grand chagrin: ne jamais entendre ma musique ».

Cet injuste destin pour une musique d’une qualité exceptionnelle se répare aujourd’hui où des interprètes de plus en plus nombreux lui redonnent vie.Des notes biographiques importantes lui sont consacrée dans le site de son arrière petite fille ainsi que dans le site Musica et Memoria                        http://www.musimem.com/recherches.html

On trouvera aussi une documentation intéressante, non seulement sur Mel Bonis, mais sur toutes « les compositrices en France au XIXe siècle » dans un ouvrage  de  Florence Launay et sur son site  http://www.compositrices19.net/

 En voici la liste, espérons que dans les années à venir, elles sortiront toutes de l’oubli totalement immérité.

Louise Bertin (1805-1877)

Cécile Chaminade (1857-1944)

Lili Boulanger (1893-1918)

Nadia Boulanger (1887-1979)

Louise Farrenc (1804-1875)

Sophie Gail (1775-1819)

Clémence de Grandval (1828-1907)

Louise Héritte-Viardot (1841-1918)

Augusta Holmès (1847-1903)

Marie Jaëll (1846-1925)

Hélène de Montgeroult (1764-1836)

Armande de Polignac (1876-1962)

Loïsa Puget (1810-1889)

Pauline Viardot (1821-1910)

Henriette Renié (1875-1956)

On trouvera quelques extraits de son oeuvre à télécharger à travers des liensqui renvoient au site qui lui est consacrée :

Premier mouvement de la sonate pour violoncelle (moderato) JeanMarie Trotereau, violoncelle, et Laurent Martin, piano

 http://geliot.mel.bonis.free.fr/sono/Moderato.ra

 Agnus Dei, de la messe à la Sérénité

Choeurs Jean-Louis Bindi

http://geliot.mel.bonis.free.fr/Agnus.ram

 Etude, Christine Géliot, piano

http://geliot.mel.bonis.free.fr/Etudes.ram

Matin, pour trio piano et cordes

Martha Petrlikova, violon, Jean-Marie Trotereau, violoncelle, Laurent Martin, piano

http://geliot.mel.bonis.free.fr/matin.ram

 

2 commentaires sur “Mel Bonis une compositrice française à (re)découvrir

  1. Merci, cher Pierre
    Quel plaisir de voir notre travail ainsi apprécié – Il ne le serait pas sans la beauté de la musique de Mel Bonis. J’ai transféré votre message au club rapproché des Bonisiens.
    Bien amicalement et BONNE ANNEE 2009 あけましておめでとう
    Dans vos aquarelles, ma préférée est Beau couple. Pour moi qui ai des poules, c’est particulièrement parlant. Bravo pour tout.
    Christine Géliot

  2. j’ai découvert vôtre blog avec beaucoup d’intérêt et j’y reviendrai. Vos travaux montrent votre passion et vous présentez des artistes plain de talent. Je vous ajoute à mes liens.
    Cordialement, Olivier.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.